GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

« essayer Le Pen, c'est comme essayer Hitler : vous avez un ticket aller mais sans ticket retour »

Invité de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi matin sur RMC, Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste, a indiqué pour qui il allait voter le 7 mai prochain au second tour de l'élection présidentielle: "Il y en a un qui a le pistolet et l'autre qui a le poison. Il faut d'abord se débarrasser de celui qui a le pistolet et c'est Le Pen".

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle sont loin d'être digérés par tout le monde. Gérard Filoche, qui a, jusqu'au bout, milité pour une union entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, fait partie de ceux pour qui l'affiche du second tour est difficile à encaisser. "S'ils s'étaient entendus, ils auraient eu entre 27 et 29% des voix et seraient en tête. L'un serait président et l'autre Premier ministre parce que la gauche est possiblement majoritaire en France. Mais comme ils ne l'ont pas fait, on est devant un désastre et, hélas, on paye le prix de se retrouver entre Le Pen et Macron, regrette-t-il. C'est un très mauvais choix".

"Maintenant, à mes yeux, on a deux ennemis en face, indique encore Gérard Filoche face à Jean-Jacques Bourdin ce vendredi sur RMC. Il y en a un qui a le pistolet et l'autre qui a le poison. Il faut d'abord se débarrasser de celui qui a le pistolet, et c'est Le Pen. Le poison, on essaiera de s'en arranger et de ne pas le manger après. Le Pen est raciste, xénophobe. Elle met le chômage sur le compte des immigrés alors que c'est dû aux banquiers et au patronat. On ne peut pas la laisser prendre le pouvoir car il y aurait des pogroms, une guerre civile. C'est donc le premier danger à écarter. Elle tient le pistolet, il faut l'abattre."

"C'est par défaut qu'on vote Macron, parce qu'on ne peut pas faire autrement"

"Macron reste toujours le prédicateur évangéliste, sorti de la cuisse de la finance et du Medef, poursuit le socialiste. On est donc obligés d'instrumentaliser un bulletin de vote pour ce gars-là afin d'empêcher Le Pen d'accéder au pouvoir".  "Macron est quand même responsable des cinq dernières années, estime encore Gérard Filoche. Il est responsable de 1,3 million de chômeurs supplémentaires, d'avoir donné le CICE aux patrons. Il dit qu'il va changer l'Europe mais qui va le croire. L'Europe a le visage que Macron a contribué à lui faire dans les cinq dernières années."

"C'est donc douloureux d'avoir à faire ce genre de choix et je ne voudrais pas que Macron se vante en disant qu'il va être soutenu, continue-t-il d'attaquer. Il se dit rassembleur mais il ne rassemble rien du tout. C'est par défaut, parce qu'on ne peut pas faire autrement. Si on faisait autrement, il n'aurait pas une seule voix".

Pour Gérard Filoche, ceux qui vont s'abstenir au second tour "pensent que le vote contre Le Pen va être le boulot des autres. S'ils pensaient que Le Pen passerait, ils changeraient d'avis. Je n'ai pas voté Chirac en 2002 et je ne voulais pas voter Macron mais, dans la bagarre actuelle, on ne peut pas dire aux autres d'aller faire barrage à notre place. Essayer Le Pen, c'est comme essayer Hitler: vous avez un ticket aller mais sans ticket retour. Il ne faut donc pas courir un tel risque."

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