En Autriche aussi...
En Autriche aussi…
Le lendemain du 13 en France, ce sont les syndicats d'Autriche qui
rassemblaient 200 000 personnes (autant que le million en France à l'échelle
de ce pays) pour protester contre le projet du gouvernement de droite de
faire passer la durée de cotisation de 40 à 45 ans, avec un calcul des
pensions qui passerait de 15 aux 40 meilleures années de la carrière !
La semaine dernière, plus de 500 000 autrichiens avaient participé à la
première grève nationale depuis 1950.
Car loin d'un mouvement national, le mouvement pour les retraites devrait se
comprendre et s'inscrire dans une optique européenne de refus de la casse du
système de retraites solidaires, au profit des fonds de pension et des
assurances. Rappelez vous du Sommet Européen de Barcelone qui a décidé en
2002 du report de 5 ans de l'âge effectif du départ en retraite !
Les lobbies patronaux s'activent en ce sens, incités qu'ils sont par le
tryptique FMI - OMC - Commission Européenne.
Ne croyez pas qu'il s'agisse de "sauver" les retraites ! Au contraire, c'est
l'idée même de Sécurité Sociale qui les exaspère.
Le FMI estime même " qu'un système en répartition peut déprimer l'épargne
nationale parce qu'il crée de la sécurité dans le corps social ". Les fonds
de pension ont ainsi un objectif idéologique clair : provoquer de
l'insécurité parmi les citoyens et les " forcer " à épargner en provoquant
de l'insécurité." (cité par jacques Nikonoff)
Dans le cadre des négociations sur les services (AGCS), l'OMC tente
d'assimiler la Sécurité Sociale a un "service financier"... donc en
concurrence avec la bancassurance, donc exerçant une concurrence déloyale,
donc à privatisatier ou démanteler.
C'est une des lacunes de la mobilisation pour les retraites en France que de
se réduire à une mobilisation nationale.
Christophe Piercy
"La privatisation et la réforme du secteur public constituent une
large part des programmes d'assistance technique et des prêts de la
BM. Ces réformes sont au cour des normes sociales autour desquelles la
société est organisée. Elles affectent les relations entre
institutions gouvernementales et citoyens, exigeant de la part de tous
un changement radical d'opinions et de perception sur la nature des
biens publics et sur l'équilibre entre responsabilité gouvernementale
et opportunités pour le secteur privé.
Banque Mondiale (kit du 6 mars 2002), tiré du Grain de sable 423