GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Éditorial d' Unité n°15

Le nombre de civils tués dans des bombardements américains ou de l'OTAN en

Afghanistan a triplé entre 2006 et 2007, et des erreurs de frappe cet été ont encore

exacerbé la colère des populations, affirmait, début septembre, un rapport de l'organisation

de défense des droits de l'homme Human Rights Watch1.

Plus de 7 ans après le début des hostilités, la guerre n’est donc pas finie, loin de là. Alors

que le trafic d’opium est reparti de plus belle, sous l’œil bienveillant des autorités en place,

la pacification et la reconstruction du territoire sont toujours à l’état de projet (cf. article p. 8).

Alors, oui nous défendons le retrait immédiat des troupes françaises en Afghanistan.

Nous ne sommes pas dupes du rôle ambigu des états-uniens

sur ce territoire : après avoir

formé les talibans dans les années 80, l’occupation de l’Afghanistan répond aussi à des

enjeux géostratégiques (et notamment énergétiques). Bien évidemment, nous sommes

aussi conscients de la dangerosité de ces mouvements terroristes religieux.

Mais les leçons de l’histoire n’ont toujours pas été retenues. Les peuples s’engouffrent

dans le fanatisme religieux quand la question sociale n’a pas été résolue. Cependant, la

démocratie et l’amélioration des conditions de vie ne s’exportent pas par les armes. Face à

un mouvement terroriste, ce n’est pas la guerre qu’il faut mener, mais de l’infiltration, du

renseignement, des actions coordonnées. Des appuis économiques, politiques, syndicaux,

culturels, etc. sont nécessaires… mais on ne peut pas décider du sort des peuples à leur

place. Les armées d’occupation perdent toujours à la fin, autant s’en rendre compte

rapidement.

Autre territoire, autre bruit de bottes. En Géorgie (cf. article p. 6), les velléités

d’autodétermination de certains peuples sont probablement réelles mais prises en étau

entre un impérialisme russe de retour sur la scène internationale et un impérialisme

américain toujours aussi présent, appuyé par des européens en mal d’approvisionnement

énergétique. Les fauteurs de guerre sont nombreux. La candidate républicaine à la vice-présidence

états-unienne,

Sarah Palin, déclare ainsi qu’elle n'exclut pas d'entrer en guerre

si la Géorgie ou l’Ukraine sont la cible d'une invasion russe 2. La campagne électorale pour

la présidence des Etats-Unis

promet d’être riche (cf. article p. 4 et 5)

« Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l'orage » disait Jaurès.

Malheureusement, l’histoire nous le confirme régulièrement. Face à cela, il faut repenser

l’alternative. Si le modèle social-démocrate

européen est bien en panne, les expériences

sud-américaines

« socialisantes » rencontrent un certain succès et méritent pour cela d’être

étudiées avec attention (cf. article p. 2). C’est peut-être

là que se fait la refondation…


  • 1 Le Monde, 8 septembre 2008
  • 2 La Figaro, 12 septembre 2008

    Document PDF à télécharger
    L’article en PDF

  • Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS




    La revue papier

    Les Vidéos

    En voir plus…