GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Éditorial d' Unité n° 11

Nous fêtons les 40 ans de mai 68. Les luttes pour l'amélioration des libertés individuelles et collectives continuent de faire l’actualité de notre pays. Le souffle n'est pas retombé. La jeunesse prend toute sa part dans ce mouvement face à un président et un gouvernement de plus en plus hostiles à l’héritage social de notre pays. Les lycéens battent le pavé depuis plus de deux mois sans obtenir gain de cause. Et pourtant c’est tout de même 11 200 postes, assurant le service public d’éducation, qui sont supprimés par le ministre de l’ Education Nationale, Monsieur Xavier Darcos.

Quant au chef de l'État, il se pavane dans une interview télévisée où on le découvre calme, serein, repenti, jouant un mea culpa en forme de monologue et prophétisant : "certes les français ne vivent pas mieux depuis que je suis au pouvoir, bien au contraire, mais ça va venir, tout n’est pas encore fait". Dans cette même interview, il nous explique, vis-à-vis du mouvement des lycéens, que "c’est normal d’être inquiet quand on est jeune, parce que si on n'est pas inquiet, c’est qu’on n'est pas jeune" (du Chirac dans le texte!). Je m’adresse donc au chef de l’exécutif :

Monsieur le Président,

Je suis jeune. Je ne suis pas inquiet parce que je suis jeune. Je suis inquiet parce que vous êtes à la tête d’un pays, de mon pays. Les jeunes ne veulent pas être inquiets, bien au contraire, ils veulent être optimistes et rassurés. Et ils y travaillent, regardez les dans la rue, avec leurs slogans florissants sur les pancartes comme : "Si on avait plus de postes, nos slogans seraient peut-être moins cons !" Vous jouez avec l’avenir de notre pays, vous jouez avec le feu, car la jeunesse est la flamme de la révolution !

A bientôt dans les rues.

Ne parlons pas du retour de la France dans l’OTAN et l’envoi de soldats français en Afghanistan (ce qui est criminel, car certains vont mourir). De Gaulle doit valser dans sa tombe au son de cette marche atlantiste jouée par un de ses héritiers qui enterre son héritage comme un enfant indigne. La France candidate au poste d'aide de camp, au côté de l'Angleterre, monarchie qui a au moins la décence de demander un vote de la chambre des communes pour envoyer ses soldats se faire trouer la peau, contrairement à notre République où le général président décide de tout ce qui est militaire de façon discrétionnaire. Les courbettes de Raffarin en Chine, la diplomatie du portefeuille contre celle des droits de l'homme, la Françafrique, le silence sur les émeutes de la faim quand on gave de subventions les céréaliers-pollueurs en Europe, n'en parlons pas non plus, la France est le Pays des Droits-de-l'Homme, c'est son atout charme numéro un sur la scène mondiale.

Les socialistes, et les jeunes socialistes, ont donc du pain sur la planche. Il faut savoir à la fois critiquer et construire l'alternative. N’oublions pas qu’un congrès approche et qu’il donnera le ton des années à venir. Allons nous finalement opposer au sarkozysme un projet socialiste qui en impose ? L’Offensive Socialiste sera au rendez-vous et apportera sa pierre à l’édifice. Léon Blum disait : "On est socialiste à partir du moment où l’on se refuse à accepter la figuration actuelle des faits économiques comme nécessaires et éternels, à partir du moment où l’on a cessé de dire 'bah, c’est l’ordre des choses, il en a toujours été ainsi, et nous n’y changerons rien', à partir du moment où l’on a senti que ce soi-disant ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d’égalité, de solidarité qui vit en nous !" (discours De quoi est né le socialisme prononcé en 1936).

Ugo Bernalicis

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