Du 29 janvier au 19 mars: en avant!
La présidente du Medef s’est dit «consternée» et a vu «quelque chose de pervers
dans la journée de protestation du 29 janvier» qui «coûte cher et ruine la
réputation de la France».
Qu’est-ce ça va être le 19 mars ?
Car s’il y a des élans, des engagements qui peuvent nous sauver de la crise, c’est
bien la mobilisation puissante et massive du salariat du 29 janvier au 19 mars : ce
qui « coûte cher et nous ruine », ce qui est « pervers et consternant », c’est l’entêtement
du patronat et du pouvoir sarkozyste, tous les deux en faillite, à ne rien changer
à leur catastrophique orientation politique néolibérale.
Tout ce qu’ils ont fait, font déjà et annoncent est dramatiquement mauvais : la récession
se généralise à grande vitesse, la zone euro s’enfonce : - 2,1% pour
l’Allemagne, - 1,8% pour l’Italie, - 1,2% pour la France, au 4e trimestre 2008. Cela
risque d’être bien pire en 2009.
Sarkozy a le culot de mettre au compte de sa politique l’effondrement un peu moins
rapide du PIB français : alors qu’il s’agit exactement du contraire car ce sont les
retraites par répartition, l’assurance maladie, le Smic, les allocations chômage, les
services publics - tout ce que Sarkozy veut supprimer ou réduire à la portion
congrue - qui servent pourtant d’amortisseurs et ralentissent encore la chute du PIB.
C’est le secteur privé dirigé par la bande du Fouquet’s, du CAC 40, et le Medef de
Parisot qui creuse notre tombe, leurs entreprises se précipitent pour licencier, privilégiant
leurs profits à nos emplois, continuant comme avant à jouer à l’économie
casino, à accaparer et à spéculer.
Ce sont eux les « pervers » qui ne voient pas venir les autres vagues des crédits
immobiliers pourris, des LBO, des créances effondrées des entreprises, des crédits
en déroute. Leur crise est pire que celle de 1929, la pire que ce système capitaliste
ait engendrée et leur slogan reste «surtout ne changer rien» (comme ironise Frédéric
Lordon). Des centaines de milliers de dollars se volatilisent, les krachs sont à répétition
étendus sur toute la planète, les pertes sont abyssales, le système bancaire est
entraîné dans un maëlstrom, c’est la descente aux enfers et ces intégristes néolibéraux
Sarkozy et Parisot croient ne voir le mal que dans les manifestations populaires
pour les hausses de salaires…
C’est pourtant le secteur public qui résiste et nous fait vivre encore : et Sarkozy, ce
président irresponsable, catastrophe, ose continuer à supprimer des emplois de fonctionnaires,
de professeurs, à casser les hôpitaux et à bloquer les salaires, à déglinguer
les retraites, à précariser les emplois ! Il va nous emmener au fond du gouffre
s’il n’est pas chassé rapidement par une mobilisation populaire assez forte, comme
aux Antilles pour dire: «stop, changeons de politique, redistribuons vite les
richesses tout de suite pour relancer l’économie et sortir de leur crise infernale ».
De partout ça monte. La conscience se fait jour qu’il « faut y aller ». La convergence
des luttes contre l’ensemble de la destruction des droits sociaux depuis sept ans
est en cours. Reste que la mobilisation soit réussie, développée, coordonnée, unifiée.
Dans la situation où nous sommes, on ne peut vraiment se défendre qu’en étant à
l’offensive : 200 euros, c’est le meilleur mot d’ordre concret, immédiat, pour protéger
les emplois, stopper la crise, et imposer la relance. Cela peut être un mot d’ordre
unitaire et unifiant, il peut gagner et alors, dans la foulée, on pourra mettre un terme
au sarkozysme fauteur de crise.
En avant ! Marchons !