GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Féminisme

Droits des femmes Et les candidats, qu'est-ce qu'ils en disent?

Il n'est pas un candidat de droite qui n'ait sa proposition à propos des droits des femmes. La compilation et l'analyse de ses propositions s'avèrent être extrêmement révélatrice des valeurs qui sous -tendent les programmes des différents candidats.

Regardons d'un peu plus près ce qui se joue sur le dos des femmes à droite.

Le Pen ou « Ah, si bobonne restait à la maison »

Le Pen réduit les femmes à leur ventre et le ventre d'une travailleuse émigrée ne vaut pas le ventre d'une travailleuse française « le vrai bilan démographique, c'est celui d'une substitution de population. »

Les propositions du Front national : l'adoption prénatale contre le droit à l'IVG, la création d'un revenu parental, la définition d'un statut juridique et social pour la mère de famille et la revalorisation des allocations familiales réservées aux familles françaises.

Bref, on nous dit qu'il fait plus soft, plus politiquement correct, sur la question des femmes le programme du FN n'a pas bougé d'un iota.

Bayrou blablate et ne propose rien

Pour François Bayrou on est encore sur des registres de langue des années Giscard, il ne parle que de la « condition féminine ». Il veut parler avec nous, c'est gentil : « Je veux parler de la vie des femmes, et notamment de cette contrainte que représente le fait d'avoir, très souvent, deux vies en même temps... Je veux en parler avec elles : du travail précaire, des CDD, des temps de travail à 20 heures, des emplois du temps que cela représente, avec leur vie personnelle et leurs charges de famille. » et la litanie continue, tout y passe : les salaires inférieurs, les violences, même le meurtre de Sohane est évoqué et il se dit : « qu'un jour viendrait où il y aurait une révolution des femmes dans les quartiers. Et j'aiderai de toutes mes forces cette révolution des femmes pour sortir les banlieues du drame. ». Certes, mais on voudrait savoir comment il va empêcher ces drames par quels moyens. En bref, quel est son programme ? et là, rien. Silence.

A propos des violences conjugales « c'est l'enfer ». Que propose le candidat ? « Renforcer la veille sociale. Donner à la justice les moyens de sanctionner le coupable et de l'éloigner du domicile. » et une loi cadre, souvenez-vous quand Ségolène Royal a proposé ça toute la droite gouvernementale c'est gaussé en disant que la loi existait déjà (ce qui est faux) mais pour silence dans les rangs.

Bayrou propose du Bayrou, un discours œcuménique et surtout pas de chiffres, surtout pas de propositions.

Sarkozy instrumentalise le droit des femmes

Il est encyclopédique. Il inventorie tous les aspects : les droits essentiels, l'égalité professionnelle, la précarité, la conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée, le "plafond de verre", l'accès aux fonctions politiques... Mais, attention ! quand il parle des violences faites aux femmes, c'est pour dire que c'est un volet important du plan de prévention de la délinquance.

Près de 50 000 femmes sont victimes de viol chaque année. Que fait le ministre de l'intérieur ?

A propos de la prostitution, la solution Sarkozyste : la pénalisation du racolage passif.

Le 7 mars 2006 à propos du droit à l'avortement, le ministre de l'intérieur avant déclaré : « L'avortement est un drame lui aussi pour toutes les femmes qui le vivent. Mais c'est justement parce que c'est un drame que la loi doit être appliquée. Il n'y a pas assez d'infrastructures et de personnels et les temps d'attente sont trop longs. » Sur le terrain depuis un an, on n'a rien vu venir quant à une meilleure application de la loi. On attend aussi une campagne d'information sur la contraception alors que le même jour le même candidat ministre affirmait : « Il faut que l'information sur la contraception soit meilleure . ». Au passage il nous gratifia d'un joli lapsus « (les)femmes ont pris conscience qu'elles avaient le droit de connaître et de maîtriser leur corps. » N'est-ce pas la maîtrise de la fécondité, plutôt ?

Les amalgames sont légions. Il légitime son contrat d'accueil et d'intégration obligatoire pour tous les étrangers qui souhaitent s'installer en France par le fait que les jeunes filles « ne peuvent pas parfois s'habiller comme elles le souhaitent, fréquenter qui elles veulent, faire les études qu'elles désirent, être soignées par les médecins de leur choix, voire choisir leur mari. »

Pas à une contradiction près, il déclare : « Il faut profiter de l'accueil des jeunes enfants pour accompagner les mères. Si un enfant immigré est accueilli dans une crèche, dans une halte garderie, il faut proposer une alphabétisation à la mère. » Mais, il affirme ailleurs « le contrat sera obligatoire pour les épouses, mais aussi pour les maris. Et la méconnaissance des principes républicains et de la langue entraînera un refus d'installation en France. »

Passons sur l'engagement du candidat à créer des internats pour les filles. Ca ne mange pas de pain puisque ces créations sont de la compétence des régions.

La conception de l'égalité professionnelle par Sarkozy laisse pantois : « La France a besoin que les Françaises aient des enfants. Pour cela, il faut que le "risque" maternité soit partagé avec les pères, c'est-à-dire que les entreprises courent quasiment autant de "risques" d'interruption de carrière en embauchant un homme qu'une femme. » Le risque grossesse pour le déroulement de carrière, ça c'est une manière originale de poser la question ! et il en rajoute :

« Les interruptions de carrière, le temps partiel et parfois le renoncement des femmes à leurs ambitions initiales pour mieux s'occuper de leurs enfants pénalisent l'évolution de leur parcours professionnel ». Là on se dit qu'il va proposer des actions d'envergure : « aider ( les femmes) à assumer leur double, voire leur triple journée : en particulier, les études encadrées dans les écoles et des services publics moins rigides, que l'on peut joindre au téléphone, avec lesquels on peut prendre rendez-vous et qui sont ouverts lorsque les femmes sont disponibles » et v'lan une peau de banane aux services publics.

De toute façon dans la tête de M. Sarkozy le soin aux enfants ne doit reposer que sur la tête des femmes : « Les femmes ne peuvent pas à la fois être dans les réunions du soir où se décident bien des carrières, et aider leurs enfants à la maison à faire leur devoir. »

Améliorer le quotidien des femmes pour qu'elles puissent élever leurs enfants, Quand on lui fait remarquer les limites de son slogan travailler plus pour gagner plus au regard de la question de la maternité et des congés parentaux il dit que c'est un « sujet délicat, c'est malheureusement le serpent qui se mord la queue », encore un petit effort Nicolas va nous dire que pour faire des petites françaises et des petits français les femmes doivent travailler moins pour gagner moins

En bref, la solution sarkozienne faire porter aux femmes et aux femmes seules l'éducation et le soin aux jeunes enfants

Juste pour en finir avec Sarkozy, il connaît les chiffres :

« Les femmes représentent 80% des travailleurs à temps partiel, 80% des emplois non qualifiés, 80% des salaires inférieurs ou égaux au Smic et 80% des chefs de famille monoparentale. Actuellement, la pension moyenne des femmes est inférieure de 42% à celle des hommes. On peut penser que c'est un héritage du passé, du temps où les femmes travaillaient moins ou n'étaient pas salariées. L'allongement de la durée de cotisation et le calcul de la pension sur les 25 dernières années au lieu des dix pénalisent les femmes dont les carrières sont marquées par des interruptions d'activité et du travail à temps partiel ». Sa solution : « Malheureusement, cette situation risque de perdurer. » Voilà qui a le mérite d'être clair.

Et pour finir, que nous dit le président du plus mauvais élève de la parité (le PS a présenté 34,6% de femmes aux législatives et l'UMP en a présenté que 19,6%) ?

Il affirme que l'UMP présentera 30% de candidates aux prochaines élections législatives, ce qui est un effort considérable. Rions !

Décidément messieurs les candidats de droite pour vous l'égalité femmes hommes n'est pas au rendez-vous. Sachez- le « l'égalité n'est pas l'écume des choses, c'est une valeur centrale. Promouvoir l'égalité c'est promouvoir la démocratie »

Virginie Houadec

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