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Des réponses de gauche à une colère légitime

La  colère contre la hausse des carburants est d’abord sociale. Elle est juste et légitime. Elle s’exprimera le 17 novembre, et elle va durer. Elle nécessite des réponses politiques que seule la gauche peut donner. « Faire payer Total »  et « augmenter les salaires » sont deux des mots d’ordre à mettre en avant pour répondre aux aspirations qui s’expriment aujourd’hui, pour répondre à la crise sociale et écologique.

Le gouvernement ne voulait rien céder. Pourtant face à la révolte qui gronde, il fait semblant de lâcher un peu de lest, en visant surtout à diviser  entre les plus pauvres, les moins pauvres et la masse des non-riches. On comprend que ce gouvernement soit dans le bricolage car il ne peut ni ne veut remettre en cause sa politique pro-business. L’injustice fiscale est la caractéristique majeure de ce Président qui, dès son arrivée au pouvoir, a multiplié les cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises. C’est ce que François Ruffin dénonce avec raison dans sa campagne « rends l’ISF d’abord ».

Macron, c’est l’injustice fiscale

Comment s’étonner de la réaction de ces millions de salariés obligés de prendre leur voiture pour aller au travail et qui se voient taxer alors qu’on ne parle que d’évasion fiscale des plus riches ? La transition écologique, oui ! La transition vers des véhicules plus propres, oui ! Mais chacun sait que la hausse des taxes sur les carburants va pour l’essentiel dans les caisses de l’Etat pour compenser les cadeaux aux riches, et non pour financer la transition énergétique. Et chacun sait aussi que Total, un des plus gros pollueurs de la planète, ne paie quasiment pas d’impôt malgré 9 milliards de bénéfice annuels ! L’injustice fiscale même peinte en vert, c’est inadmissible !

Macron doit reculer 

Macron est face à une crise majeure. La colère, il l’a entendue tout au long de son « itinérance mémorielle ». Et comment peut-il en sortir quand on a décrié la démocratie sociale, affaibli les moyens des syndicats, refusé de négocier pour organiser la casse sociale du siècle (droit du travail, sécurité sociale, retraites,…) ? Il est au pied du mur, il doit reculer !

Les syndicats, le champ associatif, les élus locaux sont des acteurs rejetés par la droite macroniste. Comment alors s’étonner que la colère soit dans la rue ? Et que certains cherchent à l’instrumentaliser (Rassemblement national, Debout la France ou la droite de Wauquiez qui montre l'incurie de sa gestion à Marseille...et qui prétend soutenir les salariés en colère). Ceux-là ne se préoccupent pas du pouvoir d’achat, de la crise écologique ou de la justice sociale. Ils cherchent à attiser les colères pour les orienter vers un mouvement de contestation poujadiste.

La gauche doit apporter ses réponses

On peut parier que la colère perdure. Partie de la hausse des carburants, elle peut s’élargir car la crise est un condensé des questions posées aujourd’hui : salaires trop bas, injustices fiscales, coût du logement, gentrification des villes et étalement urbain imposé à ceux qui ont le moins de revenus, services publics en recul…

La droite ne parviendra pas à dévoyer le mouvement des gilets jaunes si la gauche comprend la colère sociale qui s’exprime. Elle doit porter ses propres réponses, et se présenter comme l’issue politique  à la crise qui s’est ouverte. La gauche a historiquement défendu l’impôt citoyen progressif et donc fonction des revenus de chacun. Elle s’est toujours opposée aux taxes (notamment la TVA) injustes car  payées de la même façon par les riches et les autres. C’est ce combat qu’il faut réactualiser.

Il faut appeler à redistribuer les richesses, à faire payer Total et les grandes entreprises. Il faut relancer les revendications salariales. Il faut travailler à l’unité syndicale, au mouvement convergent syndicat – associations-partis politiques de gauche. Il s’agit de répondre, comme c’est la tâche historique de la gauche,  à la question sociale. C’est tout le sens des rencontres qui on lieu un peu partout dans le pays pour mettre au point des expressions communes de la gauche. Aussi la Gauche démocratique et sociale (GDS) se félicite de la déclaration nationale commune de 8 formations de gauche sur ce sujet.

La crise ouverte par les « gilets jaunes » part d’en bas. Elle pose avec une force inégalée la question de la construction d’une alternative politique à gauche et du nécessaire rassemblement à gauche pour que cette alternative soit crédible et devienne majoritaire.

 

 

 

 

 

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