Des primaires pour un candidat de toute la gauche
Le 1er octobre, vous allez avoir à
voter sur le questionnaire présenté
par la direction du PS. Ce questionnaire
traite de sujets importants, comme
l’organisation de primaires pour désigner
le futur candidat à l’élection présidentielle,
ou le non cumul des mandats. Les 11
questions présentent des ambiguïtés et
parfois même des contradictions sur le
sens de ces changements, sur les objectifs
suivis, sur la ligne défendue.
Il faut donc intervenir fortement dans
le débat, pour que ce vote soit l’occasion
de bien clarifier les choses et d’éviter
qu’une fois de plus, le PS se laisse piéger
et affaiblir par la présidentialisation et la
logique destructrice de la Ve République.
Pour ma part, avec tous les socialistes (et
de nombreux autres militants et responsables
de l’ensemble de la gauche) qui se
sont engagés dans l’initiative « Gauche
2012 », (http://www.gauche2012.org/) je
souhaite que ce soit l’occasion de faire
avancer nos propositions sur le rassemblement
des forces de gauche, dans la
perspective d’un nouveau Front populaire.
Voilà pourquoi j’appelle à voter: NON
à la question 1-1 (« Etes-vous favorables
à la désignation du candidat(e)
des socialistes [à la présidentielle] par
des primaires ouvertes aux citoyens
qui souhaitent le changement en 2012
et veulent participer à la victoire de la
gauche?»)
On voit bien en effet que cette question
propose de désigner le seul candidat
socialiste en accroissant et généralisant
le système des «adhérents à 20 euros», en
déconnectant la primaire du choix des
alliances et du fond. Tous les discours
prétendant que de telles primaires ne renforcent
pas la présidentialisation sont
trompeurs. Ils cèdent à une mode, préparent
un parti «à l’américaine» (machine
électorale) et veulent faire croire que
le changement de méthode de désignation
du candidat dispenserait d’une
orientation stratégique et de propositions
idéologiques et programmatiques à
gauche!
Sans dynamique associant la plateforme,
les alliances, le rassemblement de la
gauche et le choix du candidat de cette
unité à la fin du processus, les primaires
sont inacceptables !
OUI à la question 1-2 («Donnez-vous
mandat au bureau national pour organiser
ensemble avec les formations de
gauche qui le souhaitent de telles primaires
dans le cadre d’un rassemblement
politique et sur la base d’une
plate-forme commune?»)
Cette question ouvre en effet la voie aux
propositions que nous avons faites dans
le cadre de « Gauche 2012 » et elle tient
compte de certaines des 5 conditions
(http://paul.quiles.over-blog.com/article-
35611927.html) que nous avons posées
pour accepter des primaires… mais en
partie seulement, car il faut que soient
mentionnés les associations, les clubs,
qui constituent une force militante et de
proposition, dont la gauche ne peut se
passer.
Voici quelques arguments qui peuvent
être utiles dans les débats - Rejeter le
changement d’alliance et la dérive vers
le Modem.
La fin du mois d’août a été marquée par
une offensive visant à imposer, dans un
même élan, des primaires et une alliance
avec le Modem et rejetant d’un revers de
main, une nouvelle alliance à gauche. Il
est donc fort probable que certains courants
vont faire voter oui à la question 1-
1 et non à la question 1-2.
Pour qu’un choc politique réellement
rénovateur à gauche se produise, il faut
au contraire que la première question
soit rejetée et la seconde nettement
approuvée. Un tel résultat affaiblira
immédiatement les tenants de la prétendue
ligne « Arc en ciel » qui cherche à
camoufler une position de retournement
d’alliance. Chacun sait bien que ni le PC,
ni le PG, encore moins le NPA ne peuvent
accepter un accord avec le Modem.
Engager vite le rassemblement de la
gauche.
Sans même attacher de l’importance au
Modem, au demeurant en déclin, avec un
Bayrou qui sera de toute façon candidat à
la présidentielle, le rassemblement de la
gauche est une urgence absolue et il ne se
réalisera pas sans un engagement fort du
PS, une volonté politique sans faille, une
offre sérieuse respectant nos partenaires.
Les discours et les voeux pieux ne suffisent
plus, il faut des actes.
Voter oui à la question 1-2: c’est pousser
immédiatement à agir dans la perspective
d’un candidat unique de la
gauche, ou au moins de large rassemblement
; c’est faire participer toute la
gauche politique, mais aussi, comme je le
souhaite, les associations, les clubs, les
syndicalistes à l’élaboration d’une plateforme
de transformation sociale qui obligera
tout candidat et lui donnera une
force considérable ; c’est la seule voie
qui peut conduire à la victoire en 2012.
Eviter le repli frileux sur le PS et préparer
son dépassement.
N’hésitez pas à affronter ceux qui font
appel à une forme de patriotisme de parti,
en prétendant qu’il y aurait un risque
majeur, dans le cadre d’un rassemblement
entre socialistes, écologistes, communistes
et autres forces de gauche, que
le candidat unique ne soit pas socialiste.
Si tel était le cas, ce serait la preuve
d’une crise majeure du PS. Mais alors, le
candidat désigné par les seuls socialistes
(question 1-1) courrait un autre risque :
celui de ne pas être au second tour de la
présidentielle… ce qui serait bien plus
grave !
Les divisions, la confusion, l’absence de
propositions claires traçant une alternative
tant pour le présent que pour une sortie
de crise anesthésient la gauche et,
dans une certaine mesure, le mouvement
social.
Votre vote constituera une petite
«fenêtre» pour inverser cette tendance.
Il faut mettre toutes vos forces dans
le débat et voter non à la question 1-1,
oui à la question 1-2. La vraie rénovation
passe par une nouvelle unité de la
gauche!