GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Des états généraux de toute la gauche Pour un programme de transformation sociale

La politique anti-sociale de l'ultra-droite Chirac-Villepin-Sarkozy devient acharnée : Gign contre les marins de la Sncm, état d'urgence contre les jacqueries du chômage et de la misère en banlieue, karcher et charter contre les immigrés, répression policière et judiciaire, suppression des allocations familiales, frein au regroupement familial et traque des mariages mixtes, polémiques racistes contre les " polygames, imans, rappeurs, dealers, youyous... ", réhabilitation du colonialisme, fin de l'école obligatoire jusqu'à 16 ans et apprentissage à 14 ans, toutes ces mesures s'ajoutent à la remise en cause profonde en cours du code du travail, à la baisse de 4,5 milliards d'euros d'impôt pour les plus riches, au forfait de 18 euros pour les actes médicaux de 91 euros, au blocage des salaires et aux suppressions de postes dans la fonction publique, aux raturages de chômeurs indemnisés, aux privatisations des autoroutes, de la Sncm, d'Edf-Gdf, de l'Anpe, aux attaques contre le service public de La Poste et de la Sncf, contre l'école publique...

Y compris la " justice " s'est révélée violemment comme une justice de classe à Outreau...

La fin de règne de Chirac est une course de vitesse fanatique, une " contre révolution blanche " entre Villepin et Sarkozy pour séduire l'électorat d'extrême droite, pour plaire aux intégristes du Medef, pour flatter les fonds de pension et autres grands patrons du Cac 40 et de la haute finance corrompue.

Mais tout ce que masquent les médias existe cependant : le refus de cette politique est massif, en profondeur dans le pays. TF1 ne dicte pas l'opinion des salariés davantage aujourd'hui qu'avant le 29 mai. Quiconque milite, tient des permanences, est stupéfait de la fureur des salariés, de leur immense colère contre ce gouvernement et les siens. Dans les entreprises, la violence de l'exploitation, les " managements " indignes, les licenciements abusifs, éhontés, les bas salaires, suscitent une opposition de masse dont ils ne se rendent pas compte " en haut " : ils pensent que puisque ça ne bouge pas trop, c'est que " ça passe " et qu'ils peuvent continuer...

Ils se trompent : ce gouvernement est profondément haï, Sarkozy est perçu comme un excité dangereux et instable, Villepin comme un aristocrate dédaigneux et lointain, Chirac est méprisé.

Nous le maintenons, la situation est explosive, la tension sociale monte : mais une perspective manque, aussi bien au plan syndical qu'au plan politique.

Au plan syndical, l'unité est nécessaire pour continuer au-delà du 4 octobre, au-delà des grèves solitaires de la Sncm, des traminots marseillais et des cheminots. Les conflits du privé ne sont pas mis en relief alors qu'ils sont plus nombreux que précédemment aussi bien pour l'emploi que pour les salaires. Les responsables syndicaux semblent bien en deçà de la main.

Au plan politique, la " synthèse " du Parti socialiste au Mans, s'est faite à un niveau si modéré

qu'elle n'a inspiré aucune dynamique : pas besoin d'être grand clerc pour y sentir davantage d'arrangement de façade que d'ardeur pour un programme de transformation sociale.

Les licenciés d'Hewlett-Packard n'y trouveront pas de réponse pour ce qui les concerne. Mais pas seulement eux : les services publics ne sauront pas à quelle sauce de " partenariat public-privé " ou de " Sieg " (service intérêt économique général) ils seront mangés. La retraite à 60 ans est l'oubliée de la synthèse du Mans, et il n'y est plus question de nouvelle loi pour de vraies 35 h. Quand à changer de République n'en parlons pas...

Mais il ne faut jamais baisser les bras : face aux assauts de la droite, aux attentes du peuple de gauche, tout découragement est exclu. Tout ce que la majorité du Ps n'a pas voulu laisser entrer par la porte, les impatiences sociales nous aiderons à le faire entrer par la fenêtre. Il faut, il doit y avoir des états généraux de la gauche, c'est-à-dire, une occasion publique, ouverte, de discuter de ce que la modérée " synthèse " n'a pas retenu. Ceux qui n'ont pas été aimés de l'appareil au congrès du Mans, saurons l'être des syndicalistes, des militants, des salariés, de la gauche profonde qui a gagné le 29 mai et veut gagner en 2006-2007

Document PDF à télécharger
L’article en PDF

Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS




La revue papier

Les Vidéos

En voir plus…