Des cacahuètes pour la planète
2700 milliards de dollars. C’est le jackpot, la manne céleste
déversée ou promise à ce jour par les gouvernants européens et
états-uniens pour tenter de contrer la crise. Une avalanche de
fric visant à garantir la survie du système financier conduit à la
banqueroute par les délires spéculatifs de la finance internationale.
L’équivalent de 12000 rames de TGV rien que pour le
plan européen, selon un chroniqueur de France-Inter.
Au
même moment ou presque, le 25 septembre 2008, se tenait le
«sommet antipauvreté» de l’ONU, au cours duquel, gouvernements,
fondations, entreprises et sociétés civiles ont promis
collectivement près de 16 milliards de dollars supplémentaires
de contributions aux divers aspects de la lutte contre la pauvreté
dans le monde.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Kimoon,
qui ne manque visiblement pas d’humour, a souligné
que « cette expression d’un engagement collectif serait d’autant
plus remarquable qu’elle surviendrait sur fond de crise
financière». « C’est exactement le genre de coalition mondiale
dont nous avons besoin pour atteindre tous les Objectifs du
millénaire pour le développement (OMD) », s’est de même
félicité M. Ban.
La réunion visait à relancer les efforts de la
communauté internationale pour que le monde parvienne aux
OMD d’ici à la date butoir de 2015. Les huit OMD, approuvés
par les dirigeants mondiaux en 2000, sont la réduction de moitié
de l’extrême pauvreté et de la faim à l’horizon 2015 par rapport
à ses niveaux de 1990, le recul des grandes pandémies
(sida, paludisme), de la mortalité infantile et de l’illettrisme.
Parmi les engagements obtenus, le versement d’un milliard de
dollars pour sauver les vies de 10 millions de mères et d’enfants
d’ici à 2015 et un plan mondial visant à l’éradication,
d’ici à 2015, de la mortalité due au paludisme. Un plan comprenant
le déblocage de près de 3 milliards de dollars, pour tenter
de sauver plus de 4 millions de vies humaines d’ici à 2015.
Sachant que, si l’on en croit l’ONU, 4 milliards de dollars suffiraient
à sauver la vie de 14 millions de personnes, combien
de vies pourrait-on sauver avec les milliers de milliards destinés
à sauver les financiers. De quoi éradiquer la plupart des
maladies endémiques, la pauvreté, l’illettrisme, etc. Bref, d’atteindre
sans problème les fameux objectifs du millénaire pour
le développement. La preuve par l’argent qu’un autre monde
est possible, nécessaire, indispensable…
Christian Gourdet