Le 1er février, il y a eu 400 000 manifestants.

Le 3 avril, les 580 000 manifestants dans 127 cortèges, étaient soutenus par 72 % de l'opinion.

Le 1er mai, 300 000 manifestants, le double des 1er mai habituels.

Le 13 mai, tous les syndicats, tous les secteurs inter-professionnellement sans exception, appellent à une grève sans précédent.

Alain Juppé avait déclaré en nov-déc 95 « s'il y a plus de deux millions de manifestants, je retire mon projet ». Il y a eu alors 5 « temps forts », 6 millions de jours de grèves dont 2,5 millions dans le privé. Alain Juppé a dû retirer son projet et même dissoudre l'Assemblée.

Raffarin, lui, a essayé d'aller plus lentement, de faire de la propagande, d'endormir les Français pendant des mois : mais son projet est cousu de fil blanc, il se heurte à une mobilisation plus forte !

Il déclare que « ce n'est pas la rue qui gouverne » et qu'il n'a « pas de tendresse pour ceux qui veulent bloquer son projet ». Puisqu'il hausse lui-même la barre, il se prépare donc une mobilisation encore plus forte qu'en 1995 !

C'est le moment d'y aller tous ensemble…

Il y a va d'un choix de société : entre la retraite solidaire par répartition ou le choix individuel d'épargne boursière aléatoire. Il s'agit de savoir comment se répartissent les richesses au détriment des capitalistes ou des salariés et des retraités ? Est-ce que la tendance qui a fait régresser de 11 points la part des salaires par rapport au capital doit continuer et s'aggraver où est-ce qu'on repartit autrement les fruits du travail pour qu'il reviennent en meilleur part à ceux qui produisent ?

C'est un choix de civilisation : est-ce qu'on défend les plus beaux de nos droits sociaux, les retraites, la Sécu, l'éducation nationale, le Smic, ou est-ce qu'on laisse Chirac-Raffarin-Fillon les mettre à bas l'un après l'autre ? Est-ce qu'on défend la protection sociale française collective existant depuis un demi siècle ou est-ce qu'on entre dans un système anglo-saxon, d'individualisation, de « débrouille personnelle » ?

M. Raffarin n'est pas un « homme du Poitou », mais un idéologue d'école anglo-saxon, un ultra libéral, il l'a annoncé : s'il gagne contre le peuple français sur les retraites, il mettra à mal la Sécu, et l'Education nationale.

Est-ce Alain Touraine qui doit être invité, depuis Milan, à France inter ce lundi matin, alors que c'est celui qui n'a rien compris en nov-déc 95, celui qui parle de façon désuète et réactionnaire de nos services publics, de notre protection sociale, l'un de ceux qui s'attaque à l'état providence, celui qui met encore en cause la CGT, les syndicats, la grève « non encadrée », comme un « danger » dans son intervention ? Celui qui parle à contre-courant de tous les sondages publiés ce jour en faveur de la grève du 13 mai !

Alain Touraine ose même expliquer qu'en nov-déc 95, on était au bord du gouffre, et que « depuis un an tout va bien » (sans doute depuis le 21 avril !). C'est le même homme qui se plaint que dans l'éducation nationale, il y ait conflit alors que rien n'est en cause ( Pacotille : 120 000 personnels transférés de l'éducation NATIONALE aux régions… Pacotille : les enseignants forcés de travailler jusqu'à 65 ans… Pacotille : baisse des budgets et remise en cause des diplômes nationaux ! )

Pourquoi ne jamais donner la parole à ceux qui défendent la seule alternative en matière de retraite, qui défendent une augmentation des cotisations patronales de 0,3% par an entre 2006 et 2036 !

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