GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Actions & Campagnes politiques

Dans les Pyrénées-Atlantiques et dans la Loire

Nous publions ici quelques articles du numéro de février de Démocratie&Socialisme consacrés aux élections municipales dans les Pyrénées-Atlantiques et dans la Loire.

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Billère, 2e ville de l’agglomération de Pau

La liste d’unité de la gauche dirigée par Jean-Yves Lalanne, maire de Billère et vice-président de la communauté d’agglomération Pau-Pyrénées, est soutenue par le PS, le PRG, le PCF/Front de gauche et Bastir, un mouvement régionaliste. Jean-Yves Lalanne fut dirigeant syndical de la Cgt du bassin industriel de Lacq et est mandataire de la motion 3 qui a fait 24 % dans la fédération des Pyrénées-Atlantiques. Dans cette ville de 13 500 habitants, la plus urbaine du département, la seconde du Béarn, la gauche a obtenu 58 % de voix aux dernières élections présidentielles et législatives. Elue en 2008, la majorité sortante présente une liste renouvelée à 50 % et peut se prévaloir d’un excellent bilan. Sur celui-ci la droite est muette et n’ose attaquer les réalisations, les choix ayant été pris en concertation étroite avec les habitants, les associations et avec les 3 conseils de quartier.

Le Modem se rallie à l’UMP de Billère

La tête de liste de droite a été investie par l’UMP et est soutenue par l’UDI et le Modem : on a noté la présence de F. Bayrou à l’inauguration de leur local. Mais ils évitent de s’afficher avec les soutiens de ces partis alors que la liste de gauche présente clairement les siens.

La droite pense ainsi rassembler plus largement mais c’est sans compter sur la sociologie populaire de la ville et sur le soutien de la population aux réalisations et à la gestion de l’équipe de gauche sortante : rénovation de la piscine, de la salle de spectacle, de plusieurs équipements sportifs, travaux important de voirie…

Un espace de résistance au néo-libéralisme

La rupture entre la gestion de droite et celle de la gauche s’est d’abord faite, dès 2008, sur l’annulation d’un projet de nouvelle piscine. Après avoir stoppé cet investissement coûteux, l’économie de deux millions d’euros a été investie dans de nouveaux projets plébiscités par les associations et les habitants. La découverte d’un prêt toxique, renégocié depuis, a renforcé la crédibilité de la gestion de gauche et a révélé les erreurs de gestion de l’UMP. De nombreuses innovations renforçant les liens sociaux ont été mises en œuvre : créations de conseils de quartier, navette gratuite pour les seniors, jardins solidaires, jardiniers sans terre, portage des repas aux personnes âgées, nouveaux restaurants scolaires …

Jean-Yves Lalanne, tête de liste de « Billère pour tous » a l’habitude de dire « nous pouvons perdre 10 % à cause de la politique gouvernementale, par abstention d’une partie de l’électorat de gauche, mais nous en reprendrons 8 ou 10 % parce que notre bilan est bon, que notre projet en est la continuité et que cela reste un scrutin municipal ».

Effectivement, les discussions avec les habitants montrent qu’ici l'érosion de électorat de gauche n’est pas visible. Mais il faut rester prudent d’autant qu’à Pau, ville voisine, la situation est très incertaine…

Pau : la droite se présente unie

Le Modem est devenue un véritable radeau de la méduse, nationalement et aussi localement, mais son leader F. Bayrou joue son « va tout » en rassemblant la droite. En 2006 la disparition d’André Labarrère, figure tutélaire de la gauche, maire durant 35 ans, a laissé place à de profondes polémiques, divisions qui ont duré jusqu’à aujourd’hui avec le passage vers la droite de quelques élus PS. Malgré un bon bilan de l’équipe sortante, la députée-maire Martine Lignières-Cassou ne se représente pas. Le député David Habib, tête de liste PS peut se prévaloir d’une expérience de maire et de président de Communauté de commune. La gauche faisait 57 % à Pau, lors des dernières élections nationales mais, deux ans après, l’électorat de gauche peine à se rassembler.

L’unité ou le râteau de la division

Le PCF, avec Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a choisi de faire une liste indépendante du Front de gauche avec la FASE. Les Verts ont aussi leur propre liste. La tactique du râteau crée toujours des difficultés « on s’y casse plusieurs dents et ensuite on prend le manche dans la gueule » dit un vieux militant.

Selon des sondages l’écart entre F. Bayrou et David Habib est en faveur du premier mais il reste faible. Rien n’est joué heureusement. L’enjeu est bien de garder Pau à gauche (83 000 habitants) ainsi que la communauté d’agglomération de Pau-Pyrénées qui rassemble 14 communes et 150 000 habitants.

Saint-Chamond : 6 candidats pour un fauteuil de Maire

Saint-Chamond est la troisième ville du département de la Loire avec près de 36000 habitants. Ville au passé ouvrier, elle a vu comme tant d’autres disparaître les grandes industries qui ont marqué son territoire et sa population.

Saint-Chamond a été, dans un passé pas si lointain, dirigée (plus de 40 ans) par Antoine Pinay, puis pendant 2 mandats par le socialiste Jacques Badet, lequel a laissé sa place à L’UMP Gérard Ducarre pour 3 mandats successifs.

Saint-Chamond est administrée depuis 2008 par une gauche unie incluant socialistes, communistes, Lutte ouvrière et « A Gauche Autrement », spécialité régionale qui se définit comme un « Club de réflexion et d’action », à distance des partis car né d’une dissidence du PS, mais bien présent dans plusieurs équipes municipales locales.

Des listes d’union en 2014

Presque toutes les communes environnantes (Saint-Etienne, vallée du Gier et de l’Ondaine) ont des listes de rassemblement PS-PC. A Saint-Etienne la tête de liste est socialiste, à Rive de Gier communiste.

À Saint-Chamond, la majorité sortante emmenée par le socialiste sortant Philippe Kizirian , élue en 2008 avec 37% des voix, forte de son bilan et de nombreux projets réalisés, a pourtant conscience du climat peu favorable pour les socialistes ; elle bat le pavé depuis plusieurs semaine en frappant aux portes afin de convaincre l’électorat de gauche de venir voter le 23 mars, car le résultat du premier tour peut être la clé de la réélection.

Une droite divisée et en panne d’idées

La droite est affaiblie par sa division et sa lutte des « vieux chefs ».

La liste UMP UDI est emmenée par Emanuel Mandon (UDI) et Jean-Francois Rey (UMP, ancien du Mil) et soutenue par le député UDI François Rochebloine qui vient d’entamer son 6ème mandat.

La liste « divers droite » emmenée par Hervé Reynaud, Vice président UMP du conseil général de la Loire, et salarié du groupe UMP de la région , est soutenue par l’ancien maire UMP Gérard Ducarre.

Ces deux listes qui étaient déjà divisées en 2008 continuent à se tirer

dans le dos et ont beaucoup de mal à se concentrer sur l’élaboration de leur projet.

La Droite extrême en embuscade

À la surprise générale le Front National, emmené par un jeune de 22 ans , Franck Descourt, a réussi son pari de réunir les 39 noms nécessaires à la constitution de sa liste et clame haut et fort son intention de battre le score de Marine Le Pen à la présidentielle (23%).

Deux autres listes à gauche

La liste LO emmenée par André Moulin, n’a pas souhaité, en raison de la politique menée par le gouvernement, poursuivre l’aventure unitaire commencée en 2008.

La liste EELV a comme à son habitude souhaité faire cavalier seul, mais cette année elle a fait alliance avec le PG et passé un accord de second tour avec la liste de Philippe Kizirian.

La bataille du 2e tour

La droite ne semble pas être en mesure, si on en croit les noms d’oiseaux échangés par voie de presse, de se placer dans une dynamique de rassemblement suffisamment solide.

La raison aurait dû conduire à constituer une seule liste de gauche dès le premier tour, mais la volonté d’unité, et c’est tant mieux, est du côté de la gauche avec, face à la droite, une liste représentative de la population, porteuse de projets nouveaux et qui font sens.

Dans ce contexte le Front national risque bien d’être l’arbitre de ce deuxième tour et de permettre à la liste de gauche, cette fois rassemblée, de pouvoir assurer un nouveau mandat.

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