GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Coup bas

Vous ne vous en souvenez probablement pas, mais il fut

un éphémère ministre de la santé du gouvernement

Villepin entre mars et mai 2007. Renvoyé par la victoire de

Sarkozy à une obscurité propice à toutes les ruminations et

soucieux sans doute de se retrouver sous la lumière des projecteurs,

le dénommé Philippe Bas se penche aujourd’hui sur

le sort de nos chères têtes chenues. Ce proche de Chirac vient

en effet de se rendre compte que le prix des maisons de

retraite a fortement augmenté et que «avec une retraite

moyenne de 1200 euros, les personnes âgées ne peuvent

suivre sans que toutes leurs économies y passent». Et d’ajouter

que « beaucoup sont contraintes de faire appel à leurs

enfants ou à l’aide sociale », ce qui constituerait une « insupportable

humiliation ». Touché par la grâce, ce bon samaritain

va-t-il sonner la charge contre la politique retraiticide de

Sarkozy ? Va-t-il se rallier par exemple à l’idée de créer une

nouvelle branche de la Sécurité sociale dédiée à la prise en

charge de la dépendance ? Nouvelle branche financée par

une augmentation adéquate des cotisations sociales salariales

et patronales.

Que Nenni ! Le Bas de la France d’en haut considère que ce

serait « irresponsable » et qu’il vaut mieux financer « par le

travail qui enrichit la France, que par l’impôt qui l’appauvrit

». Il nous propose donc, ni plus ni moins, que de créer

une deuxième « journée de solidarité » (en bon français de

travail gratuit). Nous exhortant avec des accents churchilliens

à « surmonter nos égoïsmes pour donner à nos anciens

et aux personnes handicapées un peu de ce temps libre dont

nous disposons à profusion ». Mais pas question pour ce

faire de recourir à la générosité des artisans, commerçants,

agriculteurs et professionnels libéraux, lesquels ne sont pourtant

déjà pas soumis à la fameuse journée de solidarité. Non,

car ces gens-là, voyez-vous, n’ont pas de «temps libre » à

consacrer « à nos anciens ». Pensez donc, « ils travaillent

déjà plus de cinquante heures par semaine », Bas dixit !

Non, non, la nouvelle journée de solidarité devrait être travaillée

par « la moitié des salariés français ». Ceux qui,

selon lui, vivent dans le « pays des trente-cinq heures ». Et

ça, ça mérite des baffes… « à profusion » !

Christian Gourdet

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