GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Actions & Campagnes politiques

Comment berner le petit peuple

Trouvé dans www.cartables.net (forum) .

Comment arnaquer le petit peuple et le convaincre que c'est dans son intérêt :

Tout d'abord, les médias étant devenus inévitables, vous devez les contourner ou les maîtriser. Lancez vos réformes lorsqu'ils sont très occupés ailleurs : guerre en Irak, Festival de Cannes, championnats etc. (RAFFARIN 2003)

Lorsque la France d'en bas est sur la plage ou, encore mieux, hors des frontières (réformes BALLADUR 1993)

Si vous n'y arrivez pas, ne vous inquiétez pas trop : même si on n'a pas la chance de tout verrouiller par des groupes comme Berlusconi en Italie ou Murdock chez les Anglo-saxons, il ne reste plus beaucoup d'électrons libres. Enfin, concernant les chaînes publiques, vous avez appris à acheter leurs dirigeants. Pour terminer, rien de vous empêche d'écrire directement aux intéressés, à leurs frais, bien sûr ("Lettre à tous ceux qui aiment l'école " FERRY 2003)

1 °) D'abord, FAIRE TRES PEUR

Ne dites pas : " Les Français n'ont jamais autant produit de richesses " mais plutôt : " Nous faisons face à une crise sans précédent "

Ne dites pas : " Le départ à la retraite des baby-boomers va rapidement résorber le

chômage et conduire au plein emploi " mais plutôt : " Le papy-boom sera tellement massif que les actifs ne pourront financer leurs retraites "

Ne dites pas : " La France a les lois sociales parmi les plus avancées du monde "

mais plutôt : " Il est temps que la France comble son retard en matières de réformes. "

Ne dites pas : " Les patrons n'ont jamais pris autant dans la caisse " mais plutôt : "Ils ont du courage de ne pas délocaliser. "

Parlez enfin du problème d'un ton grave mais responsable. Dites qu'on ne peut pas faire autrement, que l'on est au pied du mur etc.

A la fin de cette première étape, vérifiez que vous avez bien terrorisé, en sondant le moral des ménages.

2°) Lorsqu'enfin la panique s'installe, INTERVENEZ :

Ne dites pas : " Il faut dégager de nouveaux marchés dans les fonds de pension, l'éducation, la santé, les transports et l'énergie. " mais plutôt : " L'Europe nous impose de nous ouvrir à la concurrence, on y gagnera tous en compétitivité. "

Ne dites pas : " Comme Thatcher, on va ruiner les services publics, générer une importante baisse de leur qualité et créer de terribles inégalités " mais plutôt : " La grande Bretagne a eu le courage de faire des réformes qui s'imposent, c'est un modèle qu'il nous faut suivre. "

(Lire à ce propos, Libération du 27/01/03où Xavier Darcos y prend le système scolaire anglais pour modèle !)

Ne dites pas : " Les inégalités se creusent de plus en plus à l'intérieur de nos frontières mais aussi entre pays riches et pays pauvres "

mais plutôt " L'évolution est nécessaire, elle garantit l'avenir et le confort des générations futures " (lire à ce propos le rapport public du Conseil d‚état 2003 " perspectives pour la fonction publique ")

Ne dites pas : " Pour continuer à dégrader les acquis du privé, il faut tout d'abord appliquer les mêmes dégradations au service public, sinon, ça va se voir"

mais plutôt : " Par souci d'équité, le public doit être aligné sur le privé "(justification par Fillon et Raffarin de leur projet de réforme des retraites).

A la fin de cette 2e étape, si vous avez bien travaillé, faites des micros trottoirs et constatez que la France d'en bas refait elle même votre démonstration : " On est obligés ", " Il était temps de le faire ".

Si tout cela ne suffit pas, passez à la troisième étape :

3°) Enfin, MARGINALISEZ LES GENEURS de tous poils :

Les défenseurs des services publics et des acquis sociaux, les soucieux de plus d'égalité, les humanistes, pourquoi pas, doivent être qualifiés de rétrogrades, de dinosaures : ils freinent l'évolution, ils empêchent le progrès, ils sont d'un autre temps.

Par exemple : requalifiez les instits de hussards noirs, parlez de leurs privilèges et non de leurs avantages. Dites que le militant ou le syndicaliste sont des personnages du siècle passé qui en sont restés au manifeste du parti communiste, à la lutte des classes, etc., etc.

Par contraste, présentez le nouveau salarié modèle et moderne comme dynamique, flexible, mobile, adaptable et entreprenant, bref, tourné vers l'avenir .

Enfin, à tous ceux qui vous ont vu venir, dites-leur qu'ils sont aveugles et font preuve de simplisme :

Ne dites pas : " Deux millions dans la rue et dix millions de grévistes"" je commence à me sentir seul : " mais plutôt " Attention qu'une minorité ne se mette pas en faute en privant les Français de leurs droits "(Raffarin16/05/03)

A la fin de cette troisième étape, si vous avez bien travaillé, constatez que vous avez divisé les syndicats et qu'ils s'entretuent pour se distribuer des parts de marché !

Pour conclure, souriez, positivez. Vous voulez tout casser : Dites que vous construisez l'avenir.

Vous donnez le pouvoir aux patrons dans les derniers secteurs où ils ne l'avaient pas encore (fonds de pension, éducation, santé, transport, énergie). Dites que vous sauvez les services publics en décentralisant !

Si pour terminer, ça n'a pas marché, c'est que vous êtes trop nul (Juppé 1995) et la France d'en bas pas assez abrutie par votre matraquage télévisuel quotidien alors

Envoyez la troupe (voir Sarkozy) !

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