GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

Cher Monsieur Bush...

Cher Monsieur Bush,

Moins d'état ? On voit ce que ça donne dans la première puissance du monde face au cyclone en Louisiane et en Nouvelle Orléans. Que chacun se débrouille face à la catastrophe, surtout les plus pauvres, surtout les Noirs...

Guerre en Irak ? Il n'y a plus d'armée disponible pour les tâches intérieures de sauvegarde civile. Ni les troupes ni les milliards investis pour contrôler le pétrole du Moyen-Orient et de l'Asie mineure sous prétexte de venger les 3000 victimes des World trade center, ne sont là pour sauver les dizaines de milliers de victimes du typhon Katrina.

Et quand les troupes arrivent, ce n'est pas pour aider les malheureux sans toits assoiffés et affamés, mais pour tirer sur les pillards qui prennent ce qui reste de vivres et de vêtements dans les magasins envahis par les eaux...

La lettre de Mickaël Moore qui circule sur le net et dont nous publions quelques extraits, est décapante :

Où sont tous vos hélicoptères ? En avez-vous la moindre idée ? Nous en sommes au cinquième jour du cataclysme Katrina et des milliers de personnes sont toujours coincées dans la Nouvelle Orléans ; il faudrait les hélitreuiller. Bordel ; où avez-vous bien pu égarer tous vos hélicos militaires ? Vous avez besoin d'aide, pour les retrouver ? (...)

Ah, et puis aussi, tous les soldats de notre garde nationale, vous savez où ils sont passés ? On pourrait vraiment les utiliser, là, tout de suite, pour le genre de choses qu'ils se sont engagés à faire, style "contribuer à des opérations de secours en cas de catastrophe nationale". Comment se fait-il qu'ils n'étaient pas là, pour commencer ?

(...) J'ai particulièrement apprécié quand, le lendemain du cyclone, au lieu de vous envoler pour la Louisiane, vous êtes allé à San Diego faire la fête avec vos potes du business. (...)

Et n'écoutez pas ces gens qui, dans les jours à venir, révèleront comment vous avez réduit spécifiquement le budget des militaires du génie de la Nouvelle Orléans, cet été, pour la troisième année consécutive. Vous n'avez qu'à leur dire que, même si vous n'aviez pas supprimé les budgets d'entretien de ces digues, il n'y aurait pas eu d'ingénieurs du génie pour les réparer, de toute manière, parce que vous aviez un chantier beaucoup plus important à leur proposer : la construction de la démocratie en Irak !

Au troisième jour du désastre, quand vous vous êtes enfin décidé à quitter votre villégiature de vacances, je dois dire que j'ai été ému par la manière dont vous avez demandé au pilote de votre avion privé présidentiel Air Force One de descendre au-dessous des nuages, pour que vous puissiez voir la Nouvelle Orléans, et que vous puissiez vous faire une idée rapide du désastre. (...)

Monsieur Bush, continuez comme si de rien n'était. Après tout, vous n'y êtes pour rien, si 30 % de la population de la Nouvelle Orléans vit au-dessous du seuil de pauvreté et si des dizaines de milliers d'habitants n'avaient pas de moyen de transport qui leur aurait permis de sortir de la ville. Déconnez pas : y sont black ! J'veux dire, c'est pas comme si ça s'était passé à Kennebunkport. Vous imaginez : laisser des Blancs sur leur toit, pendant cinq jours ? Ne me faites pas rire ! Le racisme n'a rien, absolument RIEN à voir avec cette histoire !

Restez où vous êtes, Monsieur Bush. Contentez-vous de trouver quelques-uns de vos hélicos militaires et envoyez-les là-bas. Facile : vous n'avez qu'à faire comme si les gens de la Nouvelle Orléans et la côte du Golfe du Mexique se trouvaient du côté de Tikrit.

Bien à vous, Michael Moore www.MichaelMoore.com

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