GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Ce n’est pas pour cela que nous avons été élus

Deux faits marquants sont à retenir de l’université d’été du Parti socialiste à la Rochelle. Le premier, c’est le succès remarqué de la réunion de ceux que la presse a baptisé les « frondeurs ». Plus de 600 socialistes enthousiastes et déterminés ont tenu à participer à la naissance du collectif « Vive la Gauche. » La deuxième chose à retenir ce sont les ovations qu’ont recueillies Pierre Laurent (PCF) et Emmanuelle Cosse (EELV) à La Rochelle : l’unité de la gauche est mise à mal du fait de la politique du gouvernement Valls. Pourtant une majorité de socialistes restent profondément attachés à cette unité.

Dans son discours à l’université du Medef, Manuel Valls n’a à aucun moment parlé des salariés ! À La Rochelle, plus prudent, il a essayé d’éviter trop de sujets qui fâchent, car il sait qu’une majorité des militants et des élus socialistes ne le soutiennent pas. Comme l’a justement et courageusement rappelé la présidente du Mouvement des Jeunes socialistes (MJS) : « la politique menée ne correspond pas à celle pour laquelle nous avons été élus » .

Tout cela n’a pas empêché François Rebsamen, quelques jours après, de reprendre la vieille rengaine libérale « il faut renforcer le contrôle des chômeurs ». Quand on échoue à faire reculer le chômage, c’est une honte de stigmatiser les chômeurs. Pourtant, on sait que le non-recours aux prestations sociales de façon globale est bien supérieur à la fraude, près de la moitié des personnes ayant droit au RSA, par exemple, ne demandent pas à en bénéficier. Peu importe ! Manuel Valls et son entourage ont montré l’exemple en puisant dans le logiciel libéral, avec une volonté évidente de mettre le Parti socialiste au service d’un programme qui n’a jamais été le sien. La volonté de Tony Blair a été de mettre le Parti travailliste au service de la finance anglaise (la City) , Manuel Valls se lance dans une opération similaire. La nomination d’un ex-banquier d’affaires au ministère de l’Économie est une preuve supplémentaire du poids de la Finance dans la politique du gouvernement Valls.

Cette offensive vise le cœur même du Parti socialiste… et pas seulement la gauche du Parti. C’est pourquoi le PS a été amené à s’exprimer en contradiction avec le gouvernement sur quatre sujets importants : les 35 h, les seuils sociaux pour la représentation des salariés, la chasse aux chômeurs, et le recours aux ordonnances pour légiférer sur le travail du dimanche. Décidemment, il serait bon que la « parenthèse » Valls se referme le plus vite possible. L’exécutif brandit la menace de la dissolution si le gouvernement Valls ne recueillait pas un soutien majoritaire au Parlement (lors du vote de confiance, ou dans les débats du budget 2015) . Rien n’obligerait François Hollande à dissoudre. Il existe une majorité PS-PCF/FdG-EELV à l’Assemblée, celle qui a permis les victoires de 2012. Elle doit prendre le pas sur l’exécutif. Et le Président pourrait alors nommer un nouveau Premier ministre pour mettre en œuvre un programme de gauche, celui pour lequel des millions de salariés, de jeunes et de retraités ont voté. Il n’est pas encore trop tard !

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