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Casino joue...

Jamais ils n’en ont assez. Le problème des capitalistes, c’est qu’ils ne peuvent pas se contenter de profits. Le profit, après tout, est intrinsèque à toute activité humaine. Ce n’est pas blâmable en soi de vouloir des gratifications pour son activité créatrice. Mais le capitalisme, ce n’est pas ça : il se caractérise par la recherche du profit maximum et pas seulement du profit. En résumé, c’est un système où il faut que les gros mangent les petits. Et si un patron voulait renoncer à cette quête du profit maximum, un autre se chargerait de le récolter à sa place. Et comme au casino, ça roule… Les banques sont là, avec leurs ratios, pour stimuler cette course au profit supérieur : on vous prête, on vous encourage si vous plumez le voisin, et tant pis pour lui. Si vous ne le plumez pas, tant pis pour vous.

C’est la concurrence pas libre et très faussée.

Le pouvoir sarkozyste ne cesse d’aider “les gros”. En temps ordinaire, il distribue 65 milliards d’euros par an aux entreprises sous forme « d’aides » au paiement des salaires bruts. Ah que c’est beau, ces libéraux intégristes qui se disent « contre l’intervention de l’état dans l’économie » et qui paient une part des salaires à la place des employeurs lesquels se transforment ainsi en « assistés »... hypocrites. De temps en temps par clientélisme électoral et parce que les « petits » sont plus nombreux que les « gros », ledit pouvoir prévoit des clauses spéciales : ainsi dans la restauration il fait cadeau de 2, 5 milliards d’euros par baisse de la TVA à 5,5 %, et il prévoit des aides aux « 30 premiers salariés de chaque établissement » réservées aux plus petits restaurateurs.

Ca ne fait rien : le groupe Casino bien nommé sait comment jouer au profit maximum en dépit de toute règle. Son secteur restauration de 3 600 salariés était composé d’un seul siége social à St-Etienne et de 135 sites « Casino Cafétaria » : il tente de réorganiser tout cela en filialisant chaque site comme établissement distinct soit 136 entités permettant de percevoir les aides HCR (hôtels - cafés -restaurants) prévues par l’Etat pour les structures de moyenne et petite taille. Un DRH de Casino, est allé de site en site pour faire adopter les mêmes comptes-rendus dans chacun des CE « maisons », contourner l’esprit de la loi et obtenir les autorisations de « transfert » des élus du personnel. Belle manipulation : avec ce semblant de « transfert partiel d’activités », le tout étant reconstitué à travers une « unité économique et sociale », les fonds initialement destinés aux « petits » restaurateurs pouvaient être captés !

Aux dernières nouvelles, Casino pourrait être obligé de renoncer à la manip’ grâce à la réaction d’un inspecteur du travail de la Direction du travail de St-Etienne (DDTEFP 42) qui a essayé de contrecarrer, par un traitement unique centralisé, l’arrivée des demandes de subventions éparpillées dans les DDTEFP des 136 sites. Sans doute ce tour de passe-passe était-il trop grossier. Mais ils en recommenceront un autre… Dire qu’il y en a qui veulent « moraliser » le capitalisme !

Gérard Filoche

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