Ça y est "l'opt out" arrive !
“L'opt out”, c'était l'article 18 de la directive 93-104 qui permettait à la grande Bretagne de déroger à la durée du travail fixée en Europe des 15 à 48 h hebdomadaires maxima. Il y avait trois conditions:
Il devait y avoir une “clause de revoyure” à cet “opt out” ( c’est le droit de déroger, d’être hors norme, hors la loi, en marge de la pratique légale) : c’était prévu en 2003. Mais depuis 2003, avec l’arrivée des 10, dans l’UE 25 puis l’UE 27, au lieu d’annuler le dangereux “opt out”, c’est la durée légale maxima de 48 h qui est remise en cause, et “l’opt out” qui est en passe de l’emporter.
L’Europe envisage de permettre de travailler 60 h hebdomadaires, (pendant que la Corée du sud a lutté 25 ans pour baisser la durée du travail de 55 h à 40 h... Ah quel progrès l’Europe !).
Le ministre Bertrand est le roi de l’hypocrisie quand il prétend que l’opt out ne passera pas en France, alors que la commission va l’adopter, et que la loi Sarkozy-Fillon-Bertrand prévoit que des accords dérogatoires puissent remettre en cause au cas par cas les majorations d’heures supplémentaires et les durées maxima... C’est en fait l’opt out à la française qui va ronger la durée légale du travail et la protection de la santé des travailleurs contre la surexploitation. On en revient aux durées du travail du 19e siècle...
Celles-là même qu’il a fallu 160 ans pour abaisser...Travailler plus, gagner moins, souffrir plus et être moins nombreux à travailler... Partage féroce...
Gérard Filoche