GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Ça sent le roussi !

Chirac, Raffarin, Juppé, Fillon, Ferry, commencent à prendre le pouls de la grève générale qui monte, et à s'inquiéter.

« Fermeté » dit Raffarin, « Pédagogie » dit Chirac, « Lâcher du lest » dit Juppé, « Tenir » dit Fillon, tandis que le porte parole du gouvernement se plaint de la « désinformation » (sic)…

« Ça sent le roussi » écrit Libé…

Juppé suggère que Raffarin lâche du lest, en sacrifiant Ferry, mais comme Raffarin est totalement engagé derrière ce ministre auquel il a imposé la décentralisation de l'Education nationale, il a du mal à obtempérer.

Chirac fait dire partout qu'il vaut mieux sacrifier Ferry. Darcos, le ministre délégué de Ferry, sape lui-aussi, la pente de son patron, auquel, pourtant son sort est lié. Chirac convoque l'UMP, Juppé fait distribuer des tracts et demande à ses élus et a ses « militants » (sic) de se bouger pour contrer le développement spectaculaire des mouvements sociaux. Ils essaient de réanimer les « comités d'usagers » de Delarue qui avaient déjà échoué en décembre 95, et qui repointent le bout de leur nez devant l'Hôtel de Ville de Paris dimanche 25.

Ils essaient de diviser les enseignants du reste des manifestants : de séparer la question de la retraite et celle de l'école publique. Ils essaient de nourrir la désapprobation de l'opinion publique contre les « excès » des profs, et la menace de sanctions contre la non-tenue éventuelle des examens à la date prévue.

Ils essaient de jouer contre la durée du mouvement après six journées d'action et de ne lâcher que sur la date du transfert des personnels de l'Education nationale renvoyés aux régions en 2005 au lieu de 2003… Par contre, ils insistent lourdement sur le fait que le dossier des retraites est « ficelé ». Ils prétendent que l'opinion est mal informée alors qu'ils mènent une campagne de propagande éhontée dans tous les médias à coup de millions d'euros…

Fillon veut « tenir » son calendrier « au nom de l'autorité de l'état ». Déjà, en novembre 1995, les députés debout dans l'Assemblée nationale avaient acclamé le plan d'Alain Juppé. Un journal du matin avait titré « Juppé l'audace »… Pendant trois semaines, les ultra libéraux avaient poussé à la surenchère, avant que le même Alain Juppé retire son projet devant deux millions de manifestants.

Il y en déjà eu plus de deux millions le 13 mai … et c'était le 4° « temps fort » depuis le 1er février !

Le « Raffathon 2003 » a déjà remplacé le « Juppéthon 1995 » !

Jean-François Coppé a mis en garde les enseignants contre la "désinformation" dont ils seraient, selon lui, l'objet, notamment sur la réforme des retraites, contre laquelle ils protestent.

"Il faut rappeler à chacun qu'il s'agit de veiller à éviter ce qu'on pourrait qualifier de désinformation", a déclaré le porte-parole du gouvernement lors du compte rendu du conseil des ministres. "Sur les différents sujets du moment, il y a nécessité d'expliquer précisément quelles sont les réformes qui sont envisagées plutôt que de les déformer."

C'était déjà ce que disait M. Devaquet avant de retirer son projet en décembre 1986.

C'était déjà ce que disait M Bayrou avant de retirer son projet de remise en cause de la loi Falloux en janvier 1994

C'était déjà ce que disait M. Balladur avant de retirer son projet de CIP en mars 1994. Il avait d'abord reculé en parlant de « geler le projet » puis, comme le mouvement se poursuivait, il l'avait retiré purement et simplement.

C'était déjà ce que disait M Juppé en nov-déc 95 avant de retirer son projet sur les retraites.

L'Education nationale connaît ce jeudi une nouvelle journée de grèves. Les enseignants protestent contre la réforme des retraites mais aussi contre la décentralisation de la gestion des personnels non enseignants et la politique du ministre de l'Education Luc Ferry. Il convient de "tordre le cou à des rumeurs qui viennent plutôt déformer l'esprit positif dans lequel nous essayons de travailler ensemble", a déclaré Jean-François Coppé.

Il a ainsi dit, à propos des retraites, qu'il n'avait "jamais été question de prévoir que l'on puisse travailler, y compris dans l'enseignement, jusqu'à 67 ou 68 ans.

C'est d'ailleurs vrai sur ce point. Il s'agit « seulement » de les faire travailler jusqu'à 65 ans date-butoir !

"De la même manière, je crois utile de rappeler que les personnels enseignants ne sont absolument pas concernés par la décentralisation."

Alors pourquoi M. Juppé propose t il de « différer » une mesure qui, prétendument, n'existe pas ? "Malheureusement, beaucoup d'enseignants ne disposent pas de manière suffisamment claire de cette information", a-t-il ajouté. "Certains sont, du coup, peut-être plus facilement exposés à entendre des rumeurs, des fantasmes et des éléments de désinformation qui empêchent (sic) le gouvernement de travailler sereinement, notamment avec les syndicats, sur les questions qui intéressent tout le monde." Il a assuré qu'en tout état de cause, le remplacement de Luc Ferry n'était "absolument pas à l'ordre du jour"

On va voir…

"Nous sommes aujourd'hui, nous, gouvernement, déterminés à poursuivre notre travail, la feuille de route qui a été fixée par le Premier ministre sur la base de l'ensemble des engagements que le président de la République a pris devant les Français il y a un an", a-t-il affirmé.

Avec 19 % seulement des voix exprimées pour Chirac !…

Il est temps de mettre en œuvre tous les derniers préparatifs pour réussir la montée nationale et toutes les manifestations prévues dimanche 25 mai. Il n'y a déjà plus assez de cars, de trains disponibles dans tout le pays, de partout dans le midi, les gens ont des difficultés pour trouver un moyen de transport…

Ensuite, entre les 26, les 27 mai, à la veille du Conseil des ministres, de nouveaux débrayages sont prévus, à la Poste, la Ratp, la Sncf, les Hôpitaux, les écoles et lycées, les facs, profs, étudiants, lycéens, tous les transports en France, et dans le privé, peu à peu les débrayages commencent (Michelin à Roanne…)

C'est un mouvement sans précèdent venu de la base, relayé par le front syndical uni : Cgt, Cgt-Fo, Unsa, Fsu, Groupe des dix - et la majorité de la Cfdt en désaccord avec la défection de sa direction…

Tous ensemble : 60, 37,5, 75, 10,

indexées sur les salaires

  • Retraite à 60 ans à taux plein
  • 37,5 annuités, pas d'allongement de la durée des cotisations
  • 75 % de taux de remplacement garanti
  • retour au calcul sur les 10 meilleures années
  • retraites indexées sur les salaires
  • hausse des cotisations sociales, patronales notamment, 0,3 % par an de 2006 à 2036
  • cotisation sur la valeur ajoutée notamment pour les entreprises à faible taux de main d'œuvre…
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