GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Syndicats

Beau travail syndical, Marc Blondel

Il a parlé plus de 4 h au congrès de Force ouvrière en guise de rapport d'activité, pour finir par : « Une dernière fois, battez-vous, continuez, battez-vous, donnez-moi la force de vous regarder et de vous admirer. Sans vous, il n'y aurait jamais eu Marc Blondel ».

« Notre but c'est de modifier la société pour que demain soit meilleur » a t il ajouté.

« Le syndicalisme d'accompagnement, c'est pour partager le pouvoir avec les gens de droite ». Le secrétaire général sortant de FO a attaqué la politique du gouvernement : « On n'est pas seulement en train de détricoter, on va au-delà : on est en train de remettre en question la situation relative des salariés. »

«Demain, et pas seulement sur la Sécu, il va falloir se battre pour notre existence», a-t-il lancé dynamisant un 20ème Congrès de Fo très offensif : il n'a pas été le seul intervenant à expliquer sous les applaudissements que “la défense de la Sécurité Sociale valait bien une grève”. L'ensemble des 3000 délégués présents au Congrès, qui a duré cinq jours, ont crié tous ensemble : “La Sécu, elle est à nous, on s'est battu pour la gagner , on se battra pour la garder”.

Petit-fils de mineur, né en banlieue, à Courbevoie, élevé dans le grand Nord des corons parmi les gueules noires des galibots, Marc Blondel, en 15 ans de secrétaire général, a transformé sensiblement Force Ouvrière comme l'indique, en général, la presse : « Avant 1989, sous l'ère Bergeron, FO ressemblait à une association d'adhérents très sages, partenaire privilégiée du gouvernement et du patronat. Blondel en a fait une organisation militante, beaucoup plus combative » (RTL).

Ses critiques de droite ne cessent de regretter qu'à « force de dire non, Force Ouvrière s'est marginalisé. Le syndicat a perdu la présidence de l'Assurance-maladie après avoir bataillé contre le plan Juppé, échoué dans sa tentative de lancer une grève générale contre la réforme des retraites, reculé aux dernières élections prud'homales. »

Nous, au contraire, nous apprécions deux symboles positifs dans le bilan de Marc Blondel : la poignée de main à Louis Viannet en pleine grève de novembre-décembre 1995 et l'obstination justifiée à défendre le retour aux 37,5 annuités de cotisations retraite public et privé en 2003.

C'est ainsi que Marc Blondel a contribué à protéger le syndicalisme de dérives à la Notat et Chérèque. Il a, malgré bien des défauts, contribué à une nouvelle configuration de l'unité syndicale en France, et maintenu l'idée que la défense des salariés imposait à la fois la lutte et la négociation, mais pas l'une sans l'autre.

« Je suis un réformard, répétait-il, mais un réformard conséquent : j'accepte les réformes quand elles apportent une amélioration, pas quand elles détruisent. » Et il n'a accepté ni les réformes réactionnaires de Juppé, ni celles de Raffarin-Fillon, ce que l'histoire et les salariés sauront durablement lui reconnaître.

D&S rend hommage au militant et leader syndical, Marc Blondel, et refuse de mêler sa voix à toutes les critiques trop faciles sur sa geste et son parcours. Nous reviendrons dans notre prochain numéro sur les questions de fond posées par le 20° congrès de Fo.

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