Après FranceTélécom ils veulent aussi tuer la poste début 2010
La Poste devrait devenir une société anonyme dès le 1er
janvier 2010 et augmenter dans la foulée son capital de
2,7 milliards d’euros, dont 1,5 milliard proviendra de la
Caisse des dépôts et consignations. C’est Luc Chatel, secrétaire
d’État à l’Industrie, qui l’a officialisé : « Le changement
de statut doit permettre l’arrivée de la Caisse des dépôts ».
L’État actionnaire a «décidé de prendre ses responsabilités
»: insistant sur les «mutations majeures» auxquelles l’entreprise
est confrontée avec la montée en puissance
d’internet, le recul d’environ 6 % des volumes de courrier, ils
changent le statut sous le faux prétexte d’un besoin de financement.
Dans sa nouvelle forme juridique, La Poste est censée
rester une entreprise publique mais le projet de loi
précise que « son capital est détenu par l’État ou d’autres
personnes morales appartenant au secteur public, à l’exception
de la part du capital pouvant être détenue au titre de
l’actionnariat des personnels ».
Demain, ils feront comme ailleurs, ils privatiseront au forcing.
Ce sont des menteurs : souvenons nous que Sarkozy
avait juré solennellement de ne pas privatiser EDF…
Le changement de statut de La Poste en société anonyme
s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi transposant la directive
européenne d’ouverture à la concurrence du marché postal
le 1er janvier 2011. Mobilisés depuis de longs mois contre
ce changement de statut, les six principaux syndicats (CGT,
SUD, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) ont immédiatement
réagi à ce projet en appelant à une intersyndicale. La CGT
dénonce un « passage en force par la procédure d’urgence ».
Le comité national « contre la privatisation de La Poste,
pour un débat public et pour un référendum sur le service
public postal » soutient les appels à la grève le 22 septembre,
et la mise en place d’une « votation » partout dans les mairies
le 3 octobre, pour arracher un référendum citoyen
capable de stopper cette catastrophe annoncée.
Les privatisations, c’est du vol, ça ne marche pas, les salariés
comme les usagers y perdent : Ils disaient pour France
Télécom, déjà, qu’il fallait de la concurrence « pour faire
baisser les prix ». Pourtant jamais le prix du téléphone n’a
été aussi cher, jamais il n’y a eu de telles arnaques dans les
formules d’abonnement portables, fixe, internet, télévision,
etc… Les actionnaires sont sans foi ni loi, ils profitent et se
moquent des usagers : ils font jusqu’à 12 fois la culbute pour
la facturation des SMS, même les observateurs européens,
même la justice n’arrivent pas à empêcher les trois et bientôt
quatre opérateurs de s’entendre illégalement et de piller les
consommateurs.
Les services du public étaient bien moins chers que les services
du privé, la preuve est faite. Et les salariés trinquent :
stress, restructurations, bas salaires, suppression de postes,
suicides, chaque privatisation c’est autant de reculs sociaux
aux effets désastreux. Exigeons dans l’unité de toute la
gauche, avec tous les syndicats, la renationalisation de
France Télécom et le maintien du statut de la Poste comme
service public.