Appel de la coordination nationale de Jussieu
Nous, étudiants délégués de 39 universités et établissements
d'enseignement supérieur, réunis en coordination nationale,
appelons à continuer la mobilisation jusqu'à satisfaction de nos
revendications. Le mouvement ne cesse de progresser. Depuis la
coordination de la semaine dernière, de nouvelles universités sont
bloquées et les Assemblées générales grossissent. Cela montre la
volonté de l'ensemble des jeunes de se battre jusqu'au bout contre
les projets de régression sociale du gouvernement.
Le Contrat Première Embauche remet en cause les droits des jeunes
salariés. Il instaure une période d'essai de deux ans pour tous les
jeunes de moins de 26 ans, donnant ainsi un véritable permis de
licencier aux patrons.
Le CPE n'est qu'un amendement à la loi sur l'égalité des chances
qui vise à durcir l'entrée des jeunes dans le monde du travail et à
réprimer les jeunes.
Le gouvernement s'attaque aussi à l'éducation : la loi Fillon
empêche que tous aient le même enseignement à tous. Le LMD casse
les diplômes nationaux. Le Pacte Pour la Recherche, s'il passe, va
contribuer à creuser les inégalités entre universités riches et
universités pauvres, va renforcer les formations courtes et va
donner au patronat la possibilité de contrôler le contenu de nos
diplômes. C'est pourquoi nous voulons le retrait de ces réformes.
Le gouvernement, par peur de la mobilisation, a fait passer son
projet en force avec l'article 49-3, méprisant ainsi les jeunes et
les salariés qui manifestent leur opposition au CPE. En refusant de
nous écouter, le gouvernement ne nous laisse pas le choix : seule
la grève nous permet de mettre la pression pour que le projet soit
retiré. Le blocage des universités nous permet de développer la
mobilisation, il permet aux étudiants de ne pas être sanctionnés et
d'être plus nombreux à s'impliquer. Le blocage doit s'étendre sur
l'ensemble des universités. En entrant en grève reconductible, nous
aurons les moyens d'étendre le mouvement sur les lycées et auprès
des salariés. Nous appelons les travailleurs à se mobiliser, à
s'organiser, et s'impliquer à nos côtés dans le combat contre le
CPE et contre la précarité. Nous sommes tous concernés, et c'est
tous ensemble qu'on pourra gagner.
Nous exigeons un emploi stable pour tous, le retrait de tous les
contrats précaires. Nous voulons :
- Le retrait de la Loi sur l'égalité des chances, dont le CPE fait
partie
- Le retrait du CNE et de tous les contrats précaires
Pour améliorer réellement les conditions de vie, de travail et
d'études des jeunes, lutter contre les attaques du gouvernement,
nous voulons de plus :
Le réengagement financier de l'Etat dans le service public, pour
une université publique.
Il faut :
besoins dans l'éducation nationale
des lycéens qui ont participé au mouvement contre la loi Fillon,
des personnes poursuivies suite à la révolte des quartiers
populaires en novembre 2005, des étudiants et des lycéens qui ont
participé au mouvement contre le CPE.
Le mardi 7 mars sera une étape importante dans la construction d'un
mouvement de l'ensemble des étudiants, lycéens, et travailleurs. La
mobilisation peut faire un bond en avant à partir de cette date.
Nous appelons l'ensemble des facs à se mettre à se mettre en grève
reconductible à partir du 7 mars.
Le 9 mars, nous appelons à une journée de blocage national et
d'action sur l'ensemble des universités.
Le 14 mars, nous appelons à organiser des actions partout en France.
Et le 16 mars, nous appelons l'ensemble des étudiants, lycéens et
jeunes travailleurs à manifester.
Tous ensemble, on va gagner !
La prochaine coordination nationale se tiendra à Poitiers le 11
mars, suivant les mêmes modalités qu'à Toulouse et à Jussieu.