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A Reims, le ministre Dutreil chahuté pour ses incompétences et son soutien à Sarkozy...

Accepter le débat devant une assemblée de 150 syndicalistes Cfdt à Taissy, prés de Reims, hier mercredi 30 janvier, c'était un comportement démocratique et républicain de la part du ministre Dutreil. Quatre partis étaient invité à s'exprimer sur la place des syndicats, Ump, Udf, Verts et Ps sous la présidence de M. Tavarés, ex-journaliste animateur de France 3 récemment en retraite.

Ainsi Renaud Dutreil, (Ump), un patron membre de l'Udf ( M Jean Jacqueur), un Vert ( Gérard Joly) et Gérard Filoche (Ps) ont débattu pendant trois heures hier après-midi.

De nombreux sujets ont été abordés sous les questions de la salle, des 35 h aux retraites, de règles de la représentativité des syndicats, au financement de ceux ci, du syndicalisme de masse au droit du travail, la place de la loi, de la négociation et le contrat, les salaires et le comportement du Medef, etc.

Cela a surtout permis de savoir que Renaud Dutreil qui défendait encore le Cpe à Reims en mars 2006 n'osait plus le défendre en janvier 2007, mais défendait bec et ongles le Cne, qu'il ne connaissait pas grand chose au droit du travail privé, ignorant les taux de majorations des heures supplémentaires, mais proposait d'en faire faire davantage par les salariés sans cotisations sociales pour les employeurs.

Le ministre s'est fait chahuter par des syndicalistes qui n'avaient pas d'a priori contre lui, et le Ps s'est fait plusieurs fois applaudir très majoritairement dans la salle. Le représentant de l'Udf ne se démarquait pas du trop fameux slogan “liberté de travailler plus pour gagner plus” de Sarkozy, qui signifie, comme l'a démontré sans mal, faits à l'appui, le représentant du Ps “obligation de travailler plus pour gagner moins”.

Incapable de répondre, après avoir reconnu que Gérard Filoche était un “expert” et s'être présenté comme quelqu'un qui ne connaissait pas grand chose au syndicalisme avant d'être ministre, Renaud Dutreil a quand même vilipendé en termes crus et agressifs, 6 sur 7 des syndicats de la fonction publique qui appellent à la grève du 8 février. Il n'a épargné la Cfdt que parce qu'il parlait devant un parterre de ses militants de la Marne, là où il veut faire acte de candidature aux municipales. Avec peu de succès, au fur et à mesure de ses développements contre le droit de grève, contre la “présomption irréfragable de représentativité des syndicats”, pour la “flexisécurité”, il s'isolait et il est parti avant la fin...

Les salariés dans la salle étaient ravis de cet échange, et l'ont manifesté, ainsi que leurs responsables (Bernard Piras) qui ont eu le savoir-faire, la pédagogie, le courage d'organiser cet échange...

L'indépendance du syndicat, cela ne veut pas dire son apolitisme ou sa neutralité, il y a complémentarité entre les “politiques” et les “syndicats”, comme l'a dit la responsable nationale de la Cfdt présente, responsable de l'Ur Champagne-Ardennes.

L'ensemble du débat a été enregistré, filmé et mériterait d'être diffusé, notamment pour quelques uns des propos et aveux du ministre contre les syndicats de fonctionnaires...

Correspondant.

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