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580 000 manifestants dans 127 cortèges pour défendre les retraites contre Chirac-Raffarin-Fillon et le Medef !

Il y a eu davantage de manifestants, le jeudi 3 avril, que le samedi 1er février, malgré la défection de la direction Cherèque de la CFDT. C'est un énorme succès, de Paris à Marseille, de Brest à Strasbourg, des syndicats CGT, FO, FSU, du groupe des dix, et de toutes les fédérations de la fonction publique.

Il y a eu davantage de manifestants, le jeudi 3 avril, que le samedi 1er février, malgré la défection de la direction Cherèque de la CFDT. C'est un énorme succès, de Paris à Marseille, de Brest à Strasbourg, des syndicats CGT, FO, FSU, du groupe des dix, et de toutes les fédérations de la fonction publique.

De la République à St Augustin, comme sur la Canebière, ou en Auvergne l'énorme banderole de tête exigeait : « 37,5 annuités de cotisations pour le public comme pour le privé ». Ce mot d'ordre, réactualisé par le récent congrès CGT, se dressait au dessus de Bernard Thibaud et de Marc Blondel…

Le sondage publié par France inter donne un coefficient de soutien de 72 % des français à cette action. Ce qui signifie qu'un nouveau novembre-décembre 95 est possible.

Certains médias ont tenté de jouer sur la grogne des usagers, ou sur la démagogie antifonctionnaires, mais les trois quarts des français ne s'y sont pas trompés, c'est leur retraite qui est en jeu, leur droit à une vie décente après soixante ans. Même les médias qui insistaient lourdement sur « la division syndicale » ont peinés : comment expliquer que sans la CFDT, il y ait davantage de monde qu'avec la CFDT ? Sinon par le fait que, partout, en France, les sections et fédérations CFDT aient appelé, en dépit des consignes de la direction Chérèque, à agir ce jour-là, à commencer par la Fédération des transports, des banques, la fonction publique, et des régions entières (Auvergne, bien sur, mais aussi, Lille, Toulouse, Le Mans, Rhône-Alpes, Paca, etc.). Les observateurs attentifs savent que, dans la CFDT, la bataille fait rage et que les dirigeants ont beaucoup de mal à expliquer leur étrange position selon laquelle « pour ne pas que le public et le privé s'opposent »… ils se chargent eux-mêmes de les opposer.

La raison de ce succès de masse du 3 avril, c'est, qu'en profondeur, chaque salarié comprend la manigance du gouvernement. Le salarié du privé sait avec certitude que si le public recule, il reculera lui aussi.

Fillon mène une caricature de concertation cousue de fil blanc. Raffarin fait semblant d'aller lentement, veut trancher pendant l'été, et espère opposer la fonction publique et le secteur privé. S'il y parvient, ensuite, il fera davantage reculer le privé, puis abaissera les pensions de tous les retraités, et encouragera les fonds de pension au détriment de notre retraite par répartition mise à mal.

Pendant la guerre, le gouvernement et le Medef essaient de porter leurs coups les plus durs : rigueur budgétaire tout azimut, mesures pour faciliter les licenciements, allongement des durées du travail et baisse du taux des heures supplémentaires, diminution massive des effectifs de la fonction publique, démantèlement des missions publiques de l'état, à commencer par l'éducation nationale, et, dans la foulée, s'ils ne rencontrent pas assez de résistance, ils engageront la privatisation de la Sécurité sociale.

La gauche toute entière doit réagir haut et fort, soutenir les luttes sociales, elle devrait tenir des états généraux de défense des droits sociaux contre le gouvernement de droite, soutenir activement d'autres journées comme le 3 avril, aider à ce que la riposte des salariés soit ample, durable, unitaire, et qu'elle appelle à empêcher les sombres projets de l'actuel gouvernement, tout comme ceux du gouvernement Juppé en 1995 ont pu être empêchés.

Le PS devrait à Dijon prendre clairement position pour :

  • le maintien du nombre d'annuités de cotisations à 37,5 annuités ( moyenne actuelle de la durée du travail des français)
  • un taux de remplacement élevé à 75 % du salaire
  • un calcul de la retraite ramené aux 10 meilleures années
  • des retraites indexées sur les salaires
  • Le COR (conseil d'orientation des retraites) a prévu les modalités de financement de ce qui est un choix indispensable si l'on ne veut pas renvoyer les retraités dans la pauvreté :

  • une hausse des cotisations sociales patronales de 0,3 % de 2006 à 2036,
  • 0,3 % du Pib, en plus, pour garantir les retraites de tous.
  • Démocratie socialisme, le 4 avril, Gérard Filoche

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