GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Programme

32 heures de travail par semaine

Le chômage touche aujourd’hui plus de 9 millions de personne en France : 6,5 millions de demandeurs d’emploi inscrits dans les 5 catégories de Pôle emploi ; 1,7 millions de personnes touchées par le « chômage technique » ; plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont perdu tout espoir de trouver un travail.

Les « remèdes » des néolibéraux ont tous échoué

Le « théorème » du chancelier socialiste allemand Helmut Schmidt Énoncé en 1974, ce « théorème » a servi de base à toutes les politiques néolibérales menées depuis la fin des années 1970 : « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ». La mise en œuvre de ce « théorème » a, certes, permis aux profits de retrouver leur niveau d’avant la crise de 1974-1975 mais les investissements ont stagné et le chômage en France a été multiplié par 3 ! Cela n’a pas empêché François Hollande, avec le CICE et le « Pacte de responsabilité » de reprendre la même recette qui a produit les mêmes résultats : le taux de profit a retrouvé son niveau d’avant la crise de 2007-2008, l’investissement productif a continué à stagner, le nombre de chômeurs a augmenté de 1,18 million depuis mai 2012.

Faire reculer d’un siècle le code du Travail

C’est ce que tente de faire François Hollande avec la loi El Khomri qui a pour objectif, notamment, de permettre de contourner les 35 heures en faisant passer de 25 % à 10 % le coût des heures supplémentaires par simple accord d’entreprise et de ne payer les heures supplémentaires qu’à partir de la 4 822 ème heures de travail au moyen d’un accord de branche. La loi Aubry avait permis la création de 350 000 emplois durable, comme le reconnaît le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales que François Hollande avait voulu censurer. Réduire les 35 heures à une simple façade détruira au moins autant d’emplois.

Les chiffres de l’OCDE indiquent, pourtant, qu’il n’y a strictement aucun lien entre le taux de chômage et le niveau élevé ou non de protection sociale des salariés. L’indice synthétique de « rigidité » calculé par cet organisme, montre que des pays supposés « rigides » comme la France ou la Belgique ont des résultats identiques, en termes de chômage, à ceux de pays dont le droit du travail est réputé « flexible » comme les États-Unis ou le Canada.

Casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre

Le taux de chômage (dont les médias nous rebattent les oreilles) est calculé par l’INSEE selon les modalités du Bureau International du Travail (BIT). Ce taux prend en compte uniquement les demandeurs d’emploi qui n’ont pas travaillé une seule heure la semaine précédente. Le nombre de chômeurs de la catégorie A que l’on essaie de nous imposer comme indicateur « officiel » du chômage en France ne prend en compte que les demandeurs qui n’ont pas travaillé une seule heure le mois précédent ! Ces indicateurs avaient un sens quand le la situation était binaire : on avait un CDI à plein temps ou on était au chômage. Aujourd’hui avec l’extension de la précarité, du temps partiel imposé, des CDD (souvent de moins d’un mois), cet indicateur ne prend en compte qu’une petite partie du chômage.

Avec le taux de chômage du BIT, le Royaume-Uni prétend à un taux de chômage de 5 % alors que 12,7 % des salariés travaillent moins de 20 heures par semaine contre 5,9 % en France. Avec ses 8 millions de salariés occupant des « mini-jobs » à 400 euros par mois, l’Allemagne aurait un taux de chômage de 4,3 % !

Réduire le temps de travail

Au cours du XXème siècle, le temps de travail légal est passé d’environ 70 heures par semaine à 35 heures par semaine.

Imaginons ce que serait le nombre de chômeurs dans notre pays si l’horaire légal était resté le même.

Les lois Aubry (1998 et 2000) ont créé 350 000 emplois durables.

Ces emplois n’ont pas disparu en fonction de la conjoncture comme les emplois créés à la fin des années 1980. Grâce aux lois Aubry, l’emploi en France a franchi un palier et ne l’a jamais redescendu.

Pourtant la portée de la réduction du temps de travail avait été limitée par la 2 ème loi Aubry qui n’obligeait à aucune embauche, permettant au patronat d’augmenter la productivité horaire du travail.

La question n’est pas de savoir s’il faut réduire le temps de travail mais comment il faut le réduire.

Le temps de travail est aujourd’hui réduit de façon sauvage : surtravail d’un côté et sous-travail et chômage de l’autre. Une toute autre méthode doit présider à la réduction du temps de travail.

– Le passage de l’horaire légal de travail de 35 heures à 32 heures par semaine. Le refus de toute modulation (sauf avis contraire de l’inspection du Travail) du temps de travail au-delà de la semaine.

– Le maintien du salaire mensuel et les heures supplémentaires payées 50 % de plus dès la 33 ème heure, pour les rendre plus coûteuse que l’embauche.

– L’obligation d’embaucher proportionnellement à la diminution du temps de travail. Le temps de travail diminuera de 8,6 % : une entreprise de 1 000 salariés devra donc embaucher 86 personnes. Les petites entreprises pourront mettre en place un système de mutualisation des embauches.

– Le financement se fera par la redistribution des richesses : plutôt que d’aller grossir les dividendes des actionnaires, une partie des profits des entreprises sera utilisé à financer la réduction du temps de travail.

Pour une société du temps libre

La semaine de 32 heures permettra d’absorber une partie du travail partiel imposé que subissent avant tout les femmes. Elle est une condition nécessaire, même si elle est loin d’être suffisante, à une nouvelle répartition des tâches domestiques entre hommes et femmes.

La réduction du temps de travail n’est pas une revendication sociale parmi d’autres. Non seulement elle permettra de lutter contre la souffrance au travail, contre le burn out, mais une véritable société d’émancipation suppose un temps libéré du travail, mis au service du développement personnel, de la démocratie.

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