Des dizaines de personnalités et 150 militants, venus de tout le pays, ont tenu à célébrer la sortie du n° 300 de Démocratie &?Socialisme, samedi 10 décembre, à la Maison de l’Arménie (Paris 9e). Ce fut une belle et émouvante journée, qui restera à n’en point douter dans les mémoires.

Ils sont venus, ils étaient tous là : Laurent Baumel envoyé par la direction du Parti socialiste, François Ruffin, député de la Somme (un vieil ami de D&S, déjà présent aux 20 ans), Anthony Daguet, secrétaire général de L’Humanité (PCF), Hélène Hardy, représentante d’EELV, Léa Filoche au nom de Génération.s, Laurence Boffet au nom d’Ensemble!, Anne Hessel et Pierre Larrouturou de Nouvelle Donne, Patrick Farbiaz pour PEPS, Alma Dufour (Amis de la Terre, députée LFI de Normandie), Catherine Sinet (Siné mensuel) venue avec Isabelle Alonso et Véronique Brocard, Daniel Mermet (Là-bas si j’y suis), Agnès Rousseaux (Politis), Jean Claude Rennwald, Francis Sitel (Contretemps). Se sont excusés Edwy Plenel, Henri Maler, Jean-Pierre Mercier et Fabien Gay. L’après-midi a été animé par Jean-François Claudon et Marlène Collineau de D&S, ainsi que par Pablo Pillaud-Vivien (Regards).

Bien entourée

Elles et ils ont souvent exprimé, lors de leur prise de parole, leur sincère respect pour la revue, sa continuité, sa pugnacité. On a perçu progressivement l’importance de l’hommage rendu : D&S, revue mensuelle, militante, bénévole, incarne aux yeux de toutes et tous, sans jamais avoir failli, un combat rare et spécifique au cœur de la gauche depuis trois décennies, de la LCR à la GDS en passant par le Parti socialiste. Il fallait en effet de solides convictions pour faire « tenir » aussi longtemps une revue : seul un noyau collectif solide et opiniâtre pouvait réussir cet exploit et cela n’a pu exister que parce qu’il y avait de la théorie, de l’expérience et une base sociale qui y correspondait.

Voilà ce qui, peu à peu, a transparu d’un discours à l’autre, ce samedi 10 décembre, et le lien avec la construction de la NUPES comme maison commune de toute la gauche, s’est fait très naturellement. Les thèmes étaient clairs : défense du salariat et unité de ses partis, syndicats et associations. Pas de socialisme sans démocratie, pas de socialisme sans parti démocratique : nous bataillons pour un « nouveau congrès du Globe » comme celui qui permit à Jean Jaurès d’unifier la gauche en 1905.

Une revue praxis

Le programme de D&S, rédigé en avril 2018 et actualisé en mai 2020, se veut simple, accessible, unitaire : Smic à 1 600 euros, semaine de 32 heures, retraite à 60 ans, pas plus de 5 % de précaires par entreprise, pas de salaire supérieur à 20 fois le Smic, 50 % d’énergies renouvelables, et VIe République laïque et parlementaire. Tout le monde sait que nous avons été de tous les bons combats, que nous avons été contre les guerres du Golfe et contre celles en Libye et au Mali, et contre la sale guerre de Poutine contre le peuple ukrainien. D&S est sans doute la seule revue qui, pendant trente ans, a consacré une de ses pages au soutien au peuple palestinien. Nous avons combattu victorieusement pour le « non » au TCE capitaliste de 2005, mais nous avons toujours défendu une Europe sociale, nous savons qu’on ne peut construire le socialisme dans un seul pays. Ce qui nous oppose aux xénophobes, aux nationalistes et aux racistes de tout acabit.

La 2e de couverture de chaque numéro résume ce programme et ces combats. La Lettre hebdomadaire de D&S, qui en est à son numéro 555, complète la revue depuis onze ans sous la direction d’Éric Thouzeau. D&S a par ailleurs sans cesse cherché à s’ouvrir à des rédacteurs nouveaux, à tous les courants militants proches. C’est pour cela que ces 30 ans ont été l’occasion de réaffirmer notre appel au Comité de liaison (CLIO) créé le 15 octobre 2022 et, le plus vite possible, à un congrès de fondation d’un « PESU », nouveau parti éco-socialiste unitaire au sein même de la NUPES.

Nouveau défi

Un grand merci à l’équipe de camarades dévoués qui ont permis la réussite de cette fête anniversaire des 30 ans, à tous les amis de la revue qui sont venus parler, discuter, manger, jouer de la musique et chanter ensemble. Si jamais il y en avait eu besoin, cette fête a réinsufflé une formidable bouffée de moral et d’énergie qui va permettre à D&S de s’engager hardiment dans sa quatrième décennies au service d’un nouveau grand parti de la gauche unie. C’est à Jean-François Claudon, rédacteur en chef depuis 2015, d’assumer ce nouveau défi.

Cet article de notre camarade Gérard Filoche a ét épublié dans le numéro 301 de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).