Le gouvernement essaie d'atténuer l'impact chiffré des manifestations, mais entre Paris et tous ceux qui n'ont pas pu monter, les différents défilés de province, c'est un million de manifestants au total hier. Énorme !

Surtout, c'est une manif ascendante, ce n'est pas un sommet, c'est un point de départ pour beaucoup, qui n'ont senti leur propre force collective qu'hier... Ça relance et ca prépare la grève des 2 et 3 juin et suivants...

Il fallait partager la joie, l'enthousiasme des manifestants, toniques comme cela s'est rarement vu pour comprendre la puissance de la lame de fond dont l'expression totale est encore à venir...

C'est une sorte de revanche du 21 avril... Ce jour-là, on a été battus institutionnellement, mais pas "socialement".

La droite le sait, et rêve de faire comme Thatcher et d'écraser le mouvement social, comme celle-ci avait écrasé la grève des mineurs, avant de réduire tous les droits sociaux... Elle veut, à partir de ses 19 % de voix du 21 avril, infliger une défaite au mouvement social qui lui assure de rester longtemps au pouvoir...

Il faut avoir confiance dans le ressort social de notre peuple, dans ses réflexes profonds anti-libéraux : le thatcherisme ne passera pas ici...

Ce mouvement social d'une ampleur sans précédent, c'est l'expression de la vraie majorité de ce peuple, celle qui n'a pu s'épanouir avec les candidats présents ce jour-là sur les bulletins de vote.

Dans l'extraordinaire ambiance de la manif d'hier, l'Inventivité, la conscience aiguë des enjeux, les mots d'ordre étaient clairs, et confirmés : 37,5 annuités était écrit sur 19 banderoles sur 20 ! Ainsi que 75 %, 60 ans à taux plein, 10 meilleures années, indexées sur les salaires... Voilà ce que la gauche tout entière, unie, doit, avec 90 % des syndicats majoritaires reprendre et défendre, à commencer par le PS...

Les militants socialistes étaient très nombreux dans les cortèges, et tous se demandaient si leur direction, après la conclusion heureuse du congrès de Dijon, (la motion unanime sur le retrait du plan Fillon et sur l'appel à la manif du 25 mai, sur l'élargissement de la mobilisation), et allait continuer à faire les bons choix dans les jours qui viennent.

Les cédétistes étaient très nombreux et applaudis, les plus gros de leurs cortèges cirant "Fillon-Chérèque démission !". L'unité syndicale était réelle : il fallait entendre la camionnette de FO crier :" Grève générale, Blondel-Thibault" pour comprendre ce qui vient.

Les manifestants avaient une grande conscience de la menace de "thatchiraquisation" comme l'écrivait une pancarte, conscience du choix de société, du quitte ou double en jeu : "aujourd'hui les retraites, en septembre la Sécu, en janvier les congés payés" disait une autre pancarte... Déterminés à aller jusqu'au bout : devant nous, il y a 30 jours historiques. Le "Raffathon", c'est un marathon, pas un sprint.

On ne peut reculer : Fillon a voulu délibérément fermer la porte, un des deux camps doit l'emporter... Faire échec à ce gouvernement et à sa morgue de riches...

La grève des éboueurs commence ce jour à Paris, et le 3 juin, toute la France sera paralysée, si quelques entreprises du ^privé" démarrent, on verra ce qu'en disent encore Fillon, et Raffarin...

Retrait des mesures Ferry, du plan Fillon ! Renégociation de l'avenir des retraites, une alternative existe !

Communiqué, D&S, Gérard Filoche, le 26 mai

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